Ahmed Qoreï, à qui le dirigeant palestinien Yasser Arafat a demandé de devenir Premier ministre, a réclamé hier des garanties de soutien des Etats-Unis et de l'Union européenne avant d'accepter ce poste. J'ai été pressenti mais je n'ai pas encore accepté car j'attends de voir quel type de soutien je vais recevoir des Américains et des Européens pour que je puisse changer la situation sur le terrain pour les Palestiniens", a dit M. Qoreï à un petit groupe de journalistes à son domicile à Abou Dis, faubourg de Jérusalem en Cisjordanie. "Je m'attends à un véritable soutien" du quartette qui regroupe les principaux acteurs internationaux dans le processus de paix, à savoir les Etats-Unis, l'Onu, l'Union européenne et la Russie, a ajouté M. Qoreï. "Sans cela, je ne l'accepterai pas (pour éviter) un nouvel échec", a poursuivi l'actuel président du Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement). M. Arafat a demandé dimanche à M. Qoreï, plus connu sous son surnom d'Abou Alaâ, de succéder au Premier ministre démissionnaire, Mahmoud Abbas. Le nom d'Abou Alaâ, 66 ans, a reçu un large soutien au sein du Comité central du Fatah (le mouvement de M. Arafat auquel appartient également M. Qoreï), et au sein du Comité exécutif de l'OLP. M. Qoreï a également émis l'espoir de voir un changement dans la politique d'Israël, qui a déclaré une "guerre totale" contre les radicaux palestiniens, pour faciliter sa tâche. "Je vais voir ce que les Israéliens vont faire. Je ne veux pas voir de démolitions de maisons. Je veux voir une véritable trêve.Telles sont mes conditions", a-t-il dit. S'il devait accepter le poste, M. Qoreï disposerait de cinq semaines pour former un nouveau gouvernement et le soumettre à l'approbation du Parlement, a-t-on appris de source parlementaire. "Je pense qu'il pourra former un gouvernement dans un bref délai car il entretient de bons rapports avec le Conseil législatif et avec les responsables palestiniens", a estimé le député et ministre sortant de la Justice, Abdelkarim Abou Salah. M. Qoreï fut, avec M. Abbas, l'un des grands artisans, côté palestinien, des accords de paix israélo-palestinien d'Oslo (1993) qui avaient permis la création de l'Autonomie palestinienne. En 1996, lors des premières élections dans les territoires autonomes, il avait été élu député du CLP (pour Jérusalem), dont il est ensuite devenu président.