Très à cheval sur le dossier de la colonisation, la fondation du 8-Mai-1945 a porté la contradiction au professeur Mansouri, président de la commission d'indemnisation et de mémoire des essais nucléaires français en Algérie (Cimenfa), qui a avancé, il y a quelques jours, l'idée d'indemniser les victimes des essais nucléaires dans le Sahara par l'Etat algérien qui, à son tour, recevra des dédommagements de la France. “L'idée de se servir des deniers de l'Etat pour régler un contentieux entre la France et l'Algérie est une approche inconséquente. Indemniser les Algériens avec leurs propres deniers et attendre que la France rembourse ses dettes, c'est vraiment de la gageure illusoire”, a dénoncé la fondation dans un communiqué rendu public, hier, avant d'accuser, le Pr Mansouri d'“apporter l'eau au moulin de la France”. Et d'ajouter : “La question des indemnisations des victimes des essais nucléaires ne saurait se détacher du lot global des revendications liées à l'incrimination du colonialisme et de ses conséquences directes et indirectes sur le peuple algérien”. Pour la fondation du 8-Mai-1945, il n'y a pas de salut en dehors d'un procès qui devrait être intenté à la France. Aussi, appelle-t-elle les victimes des essais nucléaires de la contacter pour “se constituer partie civile et déposer une plainte auprès des tribunaux français”. L'organisation de M. Boukherissa n'a pas manqué de dénoncer “la énième tentative déloyale de la France officielle d'essayer de noyer le crime et de se laver les mains d'un dossier encombrant” ainsi que “l'inertie complaisante” des pouvoirs publics algériens.