Le directeur du Centre international de documentation de Barcelone, Jordi Vaquer I Fanés, a animé lundi dernier à l'hôtel Hilton d'Alger une conférence-débat axée sur l'état des lieux de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Avec un intitulé “Le changement du cadre institutionnel du partenariat euroméditerranéen et ses implications”, l'intervenant s'est longuement attardé sur le projet lancé par le président français, Nicolas Sarkozy, en juillet 2008. Tout en se déclarant “moyennement optimiste” pour la réussite de cette union, Jordi Vaquer I Fanés a énuméré les dysfonctionnements qui rendent l'UPM “imparfaite”. Selon lui, l'existence de projets “même concrets” ou du secrétariat général sont loin de suffire pour la réussite de l'union “certes on peut avancer mais il faut aussi le vouloir”. Il fera une comparaison avec la construction de l'Europe qu'il décrit comme une “anormalité historique” mais “il y a eu des hommes et des femmes qui croyaient en ce projet”. Même s'il déclare le contraire, l'analyste indépendant (comme il se décrit lui-même), n'a pas caché son scepticisme devant l'“instabilité” de la Méditerranée. Il reviendra ainsi sur le sommet de l'UPM, prévu en juin dernier à Barcelone mais reporté pour le 20 et 21 novembre prochain, en insistant sur l'urgence de dépasser le stade des rencontres “même à haut niveau”. Revenant sur la genèse de l'union, l'analyste espagnol est revenu sur les discussions qu'il avait eues avec des personnes de l'entourage de Sarkozy. Il a ainsi conclu qu'ils avaient essentiellement, en créant l'UPM, une “vision post-colonialiste”. L'autre “grief” qu'il a pu “analyser” est le fait que l'un des objectifs principaux du lancement du projet était “une forte volonté d'exclusion” en citant les exemples de la Turquie, les pays de l'Europe du Nord, ou encore les Etats-Unis et la Russie. À propos de l'un des principaux “os” de l'UPM, en l'occurrence Israël, l'“analyste indépendant” a essayé de nuancer l'effet de sa participation “ce n'est pas juste de culpabiliser Israël de bloquer” l'union en affirmant que “ceux qui bloquent sont ceux qui veulent utiliser l'UPM pour leurs buts politiques”. Concernant l'Algérie, il a déclaré ne pas comprendre sa position dans le projet qui est pour lui “pas clair”.