Ce n'est pas le Salon qui était malvenu, c'est probablement le moment de sa tenue : la présence étrangère y était pourtant plus significative, avec 75 participants étrangers dont 66 Français, les raisons des uns n'étant pas celles des autres. Quelques Algériens visiteurs étaient venus pourvus d'un sachet en plastique noir bourré de billets de banque, pour l'achat d'une machine ou d'un petit équipement. Tandis que les Marseillais étaient présents pour le principe, selon eux, de l'investissement sur le long terme, sans s'attacher précisément à ce présent salon, entendant se placer durablement dans le marché algérien. Ce quatrième Salon professionnel international de l'industrie “Alger Industries”, qui s'est tenu du 20 au 24 septembre n'a pas drainé grand monde. Quatrième du genre, il avait connu sa première édition en 2007, en pleine sortie de la stratégie industrielle qui avait entraîné une foule d'experts à en discuter longuement au cours d'une conférence nationale, ce qui avait autorisé Batimatec à entrevoir l'opportunité de la création d'un salon spécialisé. Cependant, le peu d'intérêt accordé aujourd'hui à l'industrie en Algérie a refroidi les ardeurs des industriels qui, de moins en moins nombreux, n'y viennent plus que pour le principe, même s'il est donné comme “principal rendez-vous du monde industriel et économique en Algérie”… de l'amont à l'aval, le salon devait présenter, par rapport aux précédentes éditions, “un concept dynamique et novateur orienté vers la communication et les échanges internationaux”. Mais force est de constater qu'il n'a occupé qu'une superficie modeste qui a pris tout au plus le tiers du pavillon central de la Safex. Rien de comparable avec le Salon immobilier organisé du 3 au 7 mai dernier par Batimatec, organisateur également de “Alger Industries” 2010 qui a été inauguré par M. Mohamed Ould Mohammedi, Directeur général du développement industriel au ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. Il y a tout un monde entre les intentions affichées et le manque de visibilité de la politique algérienne de développement ainsi qu'un climat des affaires peu enthousiasmant. Des journées techniques annoncées puis annulées, de rares visiteurs, et un silence beaucoup plus fréquent dans des expositions que dans des salons, même si le tapis rouge leur a été déployé. Quelques stands vides également, sans explication, des exposants ayant annulé leur venue à la dernière minute. Les opérateurs préfèrent visiblement scruter les avis d'appels d'offres et les marchés publics, avec la manne de 256 milliards de dollars du programme présidentiel. Du côté des organisateurs, la déception était évidente et les interrogations, nombreuses, mais les Français, partenaires de ce salon au titre de partenariat, même quelque peu déçus, faisaient le gros de la troupe avec 66 participants sur un total général de 120 et réfléchissaient à une demande de délocalisation des prochaines éditions du salon, du moins certaines d'entre elles.