Les participants à cette université se sont faits les avocats d'une démarche économique maghrébine homogène face à une Europe unifiée. La Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC) a distingué, jeudi, six personnalités maghrébines pour marquer la clôture de son université d'automne, tenue les 29 et 30 septembre dernier à Alger. La cérémonie, organisée à la villa Deste à Bologhine (Alger), a été marquée par la présence d'ambassadeurs de la Mauritanie, de la Turquie et de l'Afrique du Sud et de plusieurs personnalités maghrébines. Il s'agit notamment du P-DG de Beur TV, Nacer Kettane, du Mauritanien directeur régional de la chaîne Al-Jazeera du Maghreb, Mohamed Baba Ould Etfagha, de l'ancien ministre des Finances et ambassadeur marocain Mohamed Berrada, d'un expert-comptable libyen, Abdesslam Kechada, du directeur de l'Ecole nationale d'administration (ENA) et du premier responsable de l'Institut Pasteur en Algérie. Cette cérémonie s'est soldée par la lecture des recommandations de l'université d'été de la confédération qui se déclinent à travers une multitude de points. Les participants à cette manifestation ont donc convenu d'appeler à réduire le taux de mortalité des petites et moyennes entreprises (PME) maghrébines ainsi qu'à la densification du tissu des PME de la région, la mise en place d'une politique maghrébine de la PME, la création de pôles de compétences au Maghreb, développement régional du Maghreb sous forme de districts, unification et l'harmonisation de la législation maghrébine, notamment à travers les normes et douanes et l'ouverture des frontières ainsi que la circulation des personnes. Les participants à l'université d'automne ont aussi préconisé un marché maghrébin commun, un renforcement de la cohésion sociale dans la région, la création d'une centrale d'achat avec guichet unique, un développement de sociétés mixtes maghrébines, un centre de recherche des PME et un Maghreb fédéré avec des Etats autonomes. Les participants ont, en outre, convenus d'appeler “à un Maghreb à une seule vitesse pour les négociations avec l'Union européenne”. Il est utile de préciser, dans ce cadre, que l'université qui a traité la “crise financière internationale et ses prolongements économiques et sociaux” a rassemblé de hauts cadres, des experts et des universitaires nationaux et maghrébins, à l'image de Mohamed Ghernaout, ex-directeur à la Banque d'Algérie, Mustapha Bensahli, expert du FMI, et de l'ancien secrétaire d'Etat canadien, Gilles Cloutier, aujourd'hui professeur à l'université Mc Gill de Montréal. “La CCFC situe aujourd'hui le débat sur les politiques économiques face à la crise mondiale au niveau maghrébin”, avait expliqué son président, Karim Mahmoudi, à l'ouverture. Les économies maghrébines ne font que subir la crise et offrent “une réalité amère”, dit-il, révélant que l'Algérie perd entre 500 à 600 millions de dollars, en raison des fluctuations de l'euro et du dollar.