Dans le cadre des rencontres autour des sciences du patrimoine immatériel, organisées par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), deux journées d'étude, s'étalant du 3 au 4 de ce mois, ont été organisées au siège du Cnrpah. Ces deux journées ont regroupé des chercheurs et des spécialistes de la question, afin de présenter cette science. “L'ethnomusicologie est la substance musicale qui ne puisse se faire sans l'aspect anthropologique et social. C'est l'étude scientifique de l'ethnie et de la musique”, a annoncé Mehenna Mahfoufi, le modérateur. La discipline a été créée durant les années 1950, mais les premières préoccupations sont nées en Allemagne vers le XIXe siècle, car l'intérêt était porté sur la musique non européenne. “Tout a commencé au Musée de l'homme en France. En fait, l'ethnomusicologie est l'étude de la musique dans la société. Les études sur le terrain ont commencé pour connaître les autres cultures sur la recherche musicale”, a précisé Jean Lambert, chercheur au CNRS, et spécialiste du monde arabe, qui a présenté, dans sa communication, l'ethnomusicologie en perspective avec les sciences humaines et les sciences de la nature. Il a, par ailleurs, insisté sur le fait que “c'est une discipline hybride entre anthropologie et musicologie. C'est la première à avoir créé le multidisciplinaire”. D'ailleurs, la discipline enveloppe trois domaines de sociétés : “La société sans écriture tribale qui ont une relation avec la nature. Les civilisations avancées comme l'Asie et l'Afrique qui leur musique n'a pas été écrite et la musique populaire d'Europe”, a-t-il précisé. Pour s'adapter aux temps modernes, les recherches intègrent l'étude d'autres genres de musique, comme le jazz et le rap. En outre, la relation entre la musique et la société a été abordée par Jean Lambert. Selon lui, la parole chantée reste énigmatique et représente un besoin naturel pour l'homme comme la nourriture, la soif et le repos. “Dans plusieurs cultures, on retrouve les chants de travail, de marin, de chasseur et cultuel. D'ailleurs, cela entre dans le cycle de la vie, la naissance, le mariage et les funérailles.” Le chercheur tunisien, Mahmoud Guettat, a abordé les perspectives de l'ethnomusicologie dans le Maghreb. “Les travaux sur la musique du Maghreb sont abondantes, sur le développement des moyens technologiques et institutions. Mais l'accent doit être mis sur ses considérations de sa culture africaine et maghrébine”, a-t-il souligné. En effet, cinq cents CD existent mais rien n'est “archivé”.