Présidentielle n Le président sortant, dont la popularité a atteint 85%, a fait une campagne intense au profit de sa dauphine. Près de 136 millions de Brésiliens élisent, ce dimanche, le successeur du populaire président Luiz Inacio Lula da Silva, qui, sauf surprise, devrait être sa dauphine, Dilma Rousseff. Si elle était élue, elle serait la première femme à diriger ce pays de 193 millions d'habitants. Surnommée la «Dame de fer», cette ancienne guerillera de 62 ans, emprisonnée et torturée sous la dictature, obtient plus de la moitié des suffrages exprimés et devance de 25 points son principal adversaire, le social-démocrate José Serra, ex-gouverneur de Sao Paulo, selon les sondages. L'écologiste, Marina Silva, n'arrive qu'en troisième position avec un maximum de 14% d'intentions de vote. Un second tour aura lieu le 31 octobre si aucun des candidats n'obtient la majorité des suffrages exprimés. Le président élu prendra ses fonctions le 1er janvier 2011 pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois. La Constitution interdit à Lula, dont la popularité a atteint 85%, de briguer un troisième mandat consécutif. L'ancien leader syndical, qui fêtera ses 65 ans en octobre, a fait une campagne intense au profit de sa dauphine. Celle-ci a promis la continuité, en poursuivant une politique qui a permis au Brésil de devenir la huitième économie du monde et de sortir des millions de Brésiliens de la pauvreté. «Je suis convaincu que la majorité du peuple veut la continuité du gouvernement (...). C'est pourquoi je pense que Dilma va gagner», a déclaré Lula, vendredi, dans son fief de Sao Bernardo do Campo, dans la banlieue de Sao Paulo, où il vote ce dimanche. Les bureaux de vote ont ouvert à 8h00 locales et fermeront à 17h00, un horaire décalé d'une heure dans les Etats situés les plus à l'ouest de cet immense pays. Le vote, qui est obligatoire, s'effectue au moyen d'urnes électroniques utilisées depuis 1996 dans tout le pays, jusqu'aux confins de l'Amazonie. Un million de personnes pourront également voter dans des urnes à identification biométrique, un dispositif présenté comme «inédit» dans le monde. Outre le président, les électeurs devaient également choisir les gouverneurs et les députés des 27 Etats fédérés, et renouveler l'Assemblée nationale et les deux tiers du Sénat. Au total, il y a 21 813 candidats. Les sondages donnent Rousseff gagnante Dilma Rousseff, la candidate soutenue par le président Luiz Inacio Lula da Silva, est donnée gagnante de cette élection, mais peut-être pas au premier tour, selon deux sondages publiés hier soir. L'institut Ibope accorde à la dauphine de Lula 51% des votes exprimés, ce qui lui permettrait de remporter le scrutin dès dimanche. Ce sondage a toutefois une marge d'erreur de plus ou moins deux points. La chaîne Globo, qui a commandé cette enquête, évoque ainsi «un scénario incertain» pour les résultats du premier tour. Selon l'institut DataFolha, Dilma Rousseff recueillerait 50% des votes exprimés, avec également une marge d'erreur de deux points. La candidate écologiste Marina Silva a continué à grapiller des points et atteindrait 17% des votes exprimés, selon les deux instituts. Dans l'hypothèse d'un second tour le 31 octobre, Dilma Rousseff l'emporterait facilement sur son principal adversaire, le social-démocrate José Serra: 51% contre 37% des votes valides (Ibope) et 52% contre 40% (DataFolha).