Ibrahim était un jeune officier de l'armée ottomane. La légende raconte qu'il s'était épris de l'une des favorites du harem de son supérieur militaire. Le couple illicite vivait une passion amoureuse des plus dévorantes. Mais un jour, l'officier supérieur découvre le pot aux roses. Fou de rage, il ordonne sur-le-champ que l'on décapite la maîtresse volage. En apprenant la nouvelle de la mort de sa bien-aimée, l'amoureux transi perd la raison. Pendant un instant, l'officier supérieur de l'armée ottomane pense réserver le même sort à Ibrahim, mais il se ravise en raison des bons et loyaux services régulièrement rendus par ce dernier. Mais, pour le punir quand même de sa trahison, il l'enferme dans un asile de fous (Dar El Nakhla). Après quelques mois d'internement, Ibrahim réussit à s'évader. Il s'installe sur les collines du futur village de Dely Brahim. Sa liberté retrouvée, le jeune officier turc assiste au débarquement des troupes coloniales françaises à Sidi Fredj. Suite à la prise de Staouéli, les soldats français livrent une bataille à Dely Ibrahim (bataille de Bouchebouk) le 28 Juin 1830. Ibrahim sera l'unique survivant. Retranché dans la forêt Oued Lekhal (le site de l'actuelle Cité olympique), il donnera du fil à retordre aux troupes françaises qui passeront cette région au peigne fin avant de le capturer. Comme sa bien-aimée, Ibrahim eut une mort violente, puisqu'il fut fusillé sur la place publique de Dely Ibrahim en juin 1832, pratiquement deux années, jour pour jour, après la bataille de Bouchebouk. NADIA AREZKI [email protected]