Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a organisé hier à la Mutualité des matériaux de construction de Zéralda (Alger) un colloque international sur la question fondamentale de l'environnement, placé sous le thème : “Développement durable : un enjeu démocratique”. Une forte assistance a suivi avec intérêt les communications de haute facture prononcées par d'éminents professeurs, docteurs ou spécialistes maghrébins et étrangers. Dans son allocution d'ouverture, Saïd Sadi, président du RCD, a assuré que le lancement d'une telle initiative répond à la volonté du parti de “garder le cap sur notre stratégie de force de contestation, mais aussi de proposition”, et procède d'une conviction bien chevillée que “populariser la communication sur l'environnement est aujourd'hui une exigence démocratique”. “Il nous revient aujourd'hui en tant qu'animateur privilégié du débat algérien, d'attirer l'attention de nos concitoyens sur le désastre écologique national et l'irresponsabilité qui caractérise la vacuité des politiques en matière d'intégration environnementale au moment où le monde fait de ce challenge une des grandes priorités du millénaire”, explique-t-il. Dans sa communication intitulée : “protection juridique de l'environnement en Algérie : entre volontarisme et réalité”, Aziz Kerdoun, professeur en droit à l'université Mentouri de Constantine et directeur du laboratoire de recherche Afrique-monde arabe, fait ce constat amer : “on est vraiment champion en matière de production de textes juridiques législatifs, mais pour ce qui est de l'application, c'est tout à fait autre chose.” Quant à M. Boukhalfa Yaïci, spécialiste du développement des énergies renouvelables et représentant du groupe Cevital dans le consortium international Dii Gmbh pour la mise en pratique du concept Desertec, il a mis l'accent sur l'urgence pour l'Algérie de se préparer dès aujourd'hui à palier l'épuisement du pétrole. Solution de rechange : les énergies renouvelables quoi que le coût de leur production est élevé. Il faut penser non seulement à satisfaire les besoins nationaux, mais aussi penser à l'exportation vers l'Europe par exemple, préconise-t-il, déplorant l'absence d'une quelconque collaboration entre les pays maghrébins en la matière.