Alors qu'une réunion d'urgence s'est tenue, avant-hier jusqu'à minuit, au siège de la daïra de Boudouaou entre les représentants de la population, les autorités locales et un représentant de la gendarmerie pour évaluer les dégâts causés suite aux affrontements qui ont eu lieu dans la journée, on a appris de sources officielles que plus de 28 manifestants ont été arrêtés dont un mineur. Ce dernier a été relâché hier matin alors que les 27 autres seront présentés aujourd'hui devant le procureur, précisent nos sources. Parmi les personnes arrêtées figurent des jeunes étrangers à la localité de Benmerzouga. Les représentants de la population se sont indignés face au comportement de ces casseurs qui se sont introduits dans leur mouvement pour saboter leur manifestation pacifique, nous ont affirmé hier des citoyens. De son côté, le wali de Boumerdès a convoqué une autre réunion au niveau de son cabinet regroupant l'ensemble des parties concernées pour discuter du bilan des affrontements mais aussi étudier les problèmes soulevés par les citoyens. Ces derniers, qui ont exigé la libération des personnes arrêtées, ont pointé du doigt les élus de l'APC de Boudouaou qui, selon eux, sont les seuls responsables du pourrissement de la situation. “Cette situation aurait pu être évitée si l'APC avait honoré ses engagements envers les citoyens et envers la Sonelgaz et le chef de daïra”, disent -ils, précisant que l'arrêt du projet d'alimentation de leur localité en gaz a eu des conséquences fâcheuses sur l'état des routes. Les citoyens reprochent aux autorités locales de ne pas avoir tenu leur engagement conformément à la réunion, en date du 30 juin, tenue au siège de la daïra de Boudouaou où l'APC s'était engagée à payer à la Sonelgaz la somme de 2 812 500 DA représentant 30% du montant total du projet d'alimentation du gaz évalué à 9 375 000 DA. Lors de la même réunion, la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) de Boumerdès a insisté, selon le document en notre possession, sur le démarrage des travaux de l'aménagement. La DUC a également demandé à la Sonelgaz, “vu l'urgence de l'opération, d'activer la procédure du choix de l'entreprise compte tenu du retard estimé à une année enregistré dans le démarrage des travaux”. Les citoyens, qui ont déboursé en 2008 de leur poche plus d'un milliard de centimes comme frais de participation pour concrétiser ce projet, n'ont pas admis ce retard tout comme ils n'ont pas accepté que les ruelles toujours impraticables restent dans cet état sous prétexte que leur aménagement est subordonné à la réalisation du gaz de ville. “Ni le gaz n'est arrivé ni les routes n'ont été aménagées”, clament les citoyens. Ils affirment avoir demandé aux autorités de rendre d'abord les ruelles praticables pour ne pas pénaliser les habitants, notamment les écoliers, en attendant le démarrage des travaux lié au projet du gaz naturel. Pour rappel, le projet de l'alimentation en gaz naturel de Benmerzouga, programmé en 2007, enregistre plus de trois ans de retard. Les travaux ont démarré en 2009 avant d'être stoppés par les citoyens de Benrahmoune, une localité relevant de Corso, par où devrait transiter la conduite de gaz pour alimenter Benmezouga. Les citoyens de cette localité ont exigé eux aussi d'être servis. Les efforts louables entrepris par la dynamique association du quartier du 8-Mai-1945 pour débloquer la situation sont restés vains. Cette association, qui a privilégié le dialogue, a organisé plusieurs réunions au niveau de la daïra et la wilaya consacrées à ce problème. Mais la situation n'a pas changé et les dernières pluies ont aggravé la situation puisque, non seulement le projet du gaz n'a pas redémarré mais, les ruelles de cette cité se sont dégradées au point où elles sont devenues une hantise pour les citoyens. Nos tentatives d'avoir l'avis des responsables de l'APC sont demeurées vaines.