En réponse aux déclarations de l'émissaire onusien pour le Sahara occidental, dans lesquelles il affirmait que le statu quo dans ce conflit était “intenable”, des responsables sahraouis, notamment le chef de la diplomatie de la Rasd, ont réaffirmé qu'ils attendaient de Christopher Ross “qu'il accélère l'organisation du référendum au Sahara occidental”, parce que le mandat de la Minurso “consiste en l'organisation d'un référendum”. Ainsi, Mohamed Salem Ould Salek dira que le gouvernement sahraoui et le Front Polisario attendent des Nations unies qu'“elles assument leurs pleines responsabilités à l'égard du peuple sahraoui en mettant un terme à l'occupation, en lui permettant d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et en mettant fin à la répression systématique contre les Sahraouis dans les territoires occupés”. Il ajoutera que pour atteindre cet objectif, la partie sahraouie “est disposée à traiter avec lui (Christopher Ross) et à l'aider dans l'accomplissement de sa mission, à savoir la décolonisation du Sahara occidental”. Le ministre sahraoui a également souligné que “l'entrave est marocaine avec le soutien de la France”, appelant les Nations unies à “voir d'où vient le problème”. De son côté, Ahmed Boukhari, le représentant du Front Polisario à l'ONU, a attiré l'attention du Conseil de sécurité sur la “grave” situation au Sahara occidental, suite à une vague d'exode de milliers de civils sahraouis vers des régions désertiques pour protester contre la grave détérioration de leurs conditions sociales et économiques. En effet, dans sa lettre remise lundi au président du Conseil de sécurité de l'ONU, M. Ruhakana Rugunda, le représentant sahraoui a signalé que plus de 7 000 Sahraouis s'étaient installés la semaine dernière sous des tentes à quelques kilomètres des villes occupées d'El-Ayoun, Smara et Boujdour pour protester contre la détérioration de leurs conditions sociales et économiques. Concernant la situation dans les territoires occupés, le ministre sahraoui des affaires étrangères rappellera que le gouvernement sahraoui et le Font Polisario avaient lancé un appel “pressant” aux Nations unies, au HCR, au CICR et à toutes les organisations de défense des droits de l'homme pour “venir en aide à la population en détresse”. Il indiquera que les habitants d'El-Ayoun ont dressé dans la région de Gdem Izik, à 18 km au sud-est de la ville, un campement de fortune où “croupissent, dans des conditions infrahumaines, des milliers de femmes, d'enfants et d'hommes”. Omar Mansour, le représentant à Paris du Front Polisario, a affirmé que depuis quelques jours, des milliers de Sahraouis ont pris la décision de sortir des villes du territoire occupé et d'organiser des campements comme forme de “protestation et de résistance”. Ces campements se sont formés dans la périphérie d'El-Ayoun, Smara, Boujdour et Dakhla. Il soulignera que le plus grand est celui d'El-Ayoun qui a reçu plus de 8 000 personnes.