“La Bataille de Maison-Carrée retrace le parcours d'un ancien maquisard, connu de tous dans le quartier populaire d'El Harrach. Mahmoud Mostefaoui, puisque c'est de lui qu'il s'agit, y apporte un témoignage authentique et cru de la dure réalité vécue par les Algériens durant l'époque coloniale. Il se veut aussi un témoignage pour les jeunes générations, celles qui n'ont pas connu la France coloniale, ceux qui n'ont pas vécu la tragédie sans pareille, subie par le peuple algérien. À cette jeune génération, il veut dire qu'un jour, un certain 1er-Novembre 1954, des jeunes, à peine sortis de l'adolescence, sans armes et sans expérience ont osé relever l'incroyable défi : celui d'affronter presque à mains nues l'une des armées les plus aguerries du monde et qui bénéficiait de surcroît de la logistique de l'OTAN.” Mu par un inébranlable nationalisme né d'un constat amer où l'Arabe était relégué à un statut inférieur dans tous les domaines, Mahmoud Mostefaoui, qui, faut-il le rappeler, est issu d'une famille de militants, s'initie très vite à la cause nationale. Enrôlé de force à vingt ans dans les rangs de l'armée française, il a, durant toute la période de son service militaire, mené parfaitement un travail de sape auprès des collaborateurs ou des détenus afin qu'ils rejoignent les rangs de l'ALN. Lui et quelques frères étaient décidés à agir, à contrecarrer les plans de l'ennemi par tous les moyens qui s'offraient à eux. Ils étaient le grain de sable qui bloquait l'engrenage infernal. Démobilisé, Mostefaoui reprend contact avec le groupe de “fidas” dormant constitué avant son départ pour le service militaire. Il est chef de groupe armé de Maison-Carrée (El Harrach) sous les ordres de Boudjemaâ Messaoudène, chef de zone 1. Entre 1960 et 1962, le groupe compte à son actif une série d'attentats dont celui de la cité Radieuse, le bar Alzine, qui fait plusieurs morts, contre un gendarme estafette à la forêt de Baïnem, contre la SAS de PLM, quartier d'enfance de Mostefaoui. Le même groupe s'est distingué aussi par sa bravoure lors de la bataille de Zeraoula (zone 4, Wilaya IV). Mahmoud poursuivra la lutte dans la clandestinité jusqu'au jour où il fut dénoncé sous la torture par deux moudjahidine arrêtés au cours d'un barrage de routine. Il rejoint le maquis vers la fin de 1961 dans la région de Hammam Melouane, dans la Wilaya IV, jusqu'au cessez-le-feu, en mars 1962. Au lendemain de l'Indépendance, il se retire de la vie publique pour se consacrer à sa famille.