Les peines prononcées par le tribunal d'Alger, en 2004, ont été alourdies lors du procès en cassation qui s'est achevé dans la soirée de dimanche au tribunal criminel d'Alger. Coup de théâtre, dimanche soir, au tribunal criminel d'Alger. Le procès en cassation des neuf membres et proches, impliqués dans l'assassinat et le vol de l'agence BDL d'Ali-Boumendjel, qui s'est achevé très tard, a été marqué par de nouvelles révélations et des surprises. Principale surprise, le verdict de l'instance criminelle : les deux principaux auteurs du crime ont été condamnés à mort. Autrement dit, les peines ont été alourdies pour l'ex-agent de sécurité de la banque, T. M., et son gendre N. K. qui avaient été condamnés à la perpétuité, ainsi que sa fille N.. Acquittée précédemment, cette dernière a été condamnée à trois ans de prison avec sursis. Diabétique, elle accueillera son inattendue condamnation par une syncope. Le reste des membres de la famille a été plus chanceux, puisque le tribunal a reconduit le premier verdict qui avait acquitté certains d'entre eux. En fait, le ton a été donné dans le réquisitoire du procureur général qui avait requis la condamnation à mort pour les deux auteurs du crime et du vol et 10 ans de prison ferme pour l'épouse de l'agent de sécurité de la BDL, qui n'était condamnée qu'à 3 ans de prison ferme, qu'elle avait d'ailleurs purgé et le paiement des dommages. Autre surprise : le tribunal criminel s'est prononcé sur cette affaire suite à la cassation de la Cour suprême dans son volet lié à l'action pénale. C'est-à-dire uniquement les peines de prison prononcées à l'encontre des différents accusés et pas l'action civile puisque la partie civile qui n'est autre que la BDL n'a pas introduit de pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême. Les avocats et toute l'assistance attendaient le retour du juge Benkherchi Omar et son staff pour statuer sur l'action civile, mais il n'en fut rien. Renseignement pris, le juge expliquera que le tribunal ne peut se prononcer que suite à un pourvoi en cassation et celui-ci n'a été introduit que pour l'action pénale. Ce qui posera probablement problème pour appliquer le verdict de l'action civile qui a condamné trois des principaux accusés au paiement d'une importante somme d'argent en guise de dommages pour les préjudices causés à la banque. Avec la condamnation d'une quatrième personne, N., la sœur de l'accusé principal, la question qui a été soulevée est de savoir si N. sera contrainte à s'acquitter de sa part de dommage et sur quelle base exigera-t-on d'elle de le faire puisque le tribunal criminel ne s'est pas prononcé sur cette question. Pour rappel, l'affaire du cambriolage de l'agence BDL de Port-Saïd, qui a tourné au drame, remonte à l'an 2000, lorsque l'établissement bancaire était en pleins travaux de réaménagement et que ses prestations ont été transférées vers l'agence du Golf, mais ses coffres contenant des milliards de dinars sont restés au sous-sol au su de ses employés. Il a suffi d'une petite discussion sur la cherté de la vie entre deux agents de sécurité de ladite banque et un proche parent de l'un d'eux pour qu'un crime digne des célèbres polars soit planifié et exécuté. Conséquence : un meurtre et 14 milliards de DA volatilisés. Si ce n'était le flair des enquêteurs et les subits signes de richesse de la famille de l'agent de sécurité de la BDL, un des principaux accusés, et de toute sa famille et ses proches, qui n'étaient autres que des complices, ce crime odieux serait resté impuni.