Prévu pour hier, le procès après cassation de l'affaire de la mutinerie de Serkadji a été reporté à la prochaine session criminelle de la cour d'Alger. Aucune date précise n'a été retenue. Pour rappel, les deux avocats de Hamid Mebarki, le seul accusé à avoir interjeté un pourvoi en cassation et en sa qualité de gardien de prison, il avait introduit le double de la clef des cellules des condamnés à mort, 2 pistolets et 4 grenades et il avait remis le tout à son camarade de classe qui était dans le quartier le plus surveillé du pénitencier. Le double de la clé a été confectionné à Sétif sur la base des empreintes moulées dans la pâte à modeler contenue dans une boîte d'allumettes que le gardien avait remis à des complices de prisonniers. La mutinerie avait fait 96 morts dont 4 gardiens tués à l'arme blanche. Les avocats de l'accusé espèrent pouvoir démontrer que leur client n'a tué personne et qu'il a juste introduit des armes et une clé, et pour cela, la loi prévoit une peine légère par rapport à la condamnation à perpétuité qui a été prononcée contre lui en 2001, lors d'un autre procès après cassation. Lors du premier procès qui s'était tenu en janvier 1998, Hamid Mebarki et plusieurs autres accusés ont été condamnés à mort. Les avocats de la défense ont demandé ce report pour permettre au président du tribunal de convoquer les témoins, à savoir les condamnés à mort détenus lors de l'émeute à Serkadji, le directeur de la prison, son adjoint et le magistrat qui a instruit cette affaire. Ils ont menacé de se retirer si le tribunal décidait de la tenue de l'audience sans la convocation des témoins. S. I.