L'écoute de l'autre est la chose qui manque le plus à nos politiques et ce n'est sûrement pas par mépris mais par manque de confiance en l'autre. Dans sa réponse aux députés, Ahmed Ouyahia a montré que s'il sait bien encaisser, il sait aussi rendre les coups. Sûr de lui, ayant réponse à tout, on sent une personne qui a carte blanche sur tous les dossiers, et plus, qu'il a assuré un charisme sur son Exécutif. S'il est vrai que ses sorties sur le terrain sont rares, il n'en demeure pas moins que quand l'occasion lui est offerte, comme celle-ci, sur un plateau en or, il ne s'en prive pas. Malmenant les députés, toutes obédiences confondues, il met à nu leurs insuffisances quant à la connaissance des dossiers et leur suffisance quand ils parlent “pour parler”. Sûr de lui et de la majorité des partis de l'Alliance, il ne s'en prive pas. C'est vrai qu'il joue sur du velours mais ce n'est pas une façon de malmener ceux qui sont censés représenter un contre-pouvoir. Sur les questions économiques, son assurance est encore trop péremptoire, peut-être du fait de sa position de grand patron de la chose économique, mais savoir écouter les autres, parties prenantes plus concernées que lui puisqu'elles sont sur le terrain, est ce qui manque à cet homme de dossiers. Et on sait que des dossiers, on peut les ficeler comme on veut, et leur donner l'emballage que l'on veut. L'écoute de l'autre est la chose qui manque le plus à nos politiques, et ce n'est sûrement pas par mépris mais par manque de confiance en l'autre. Un challenge pour asseoir l'économie nationale est lancé avec des financements qui feraient rougir beaucoup de pays, pour rattraper les retards accumulés durant les années de la tragédie nationale notamment, mais l'argent ne peut suffire sans associer à ces chantiers les compétences nationales qui auront comme signe distinctif : l'Algérie au cœur. Partant de là, le Premier ministre n'aurait plus besoin de nous rappeler que le régime algérien est uni et que la presse harcèle untel ou untel. En attendant cette embellie tant attendue, et pour faire “patienter les impatients”, un minimum de communication institutionnelle est nécessaire. Pour ne pas broyer du noir. O. A. [email protected]