RéSUMé : Les parents de Boualem viennent pour le mettre au courant. Il promet de changer les choses. Mais avant d'entrer, il passe au bar. Ivre, il aura la force de lui crier après. Boualem, très emporté par ses répliques, ne fait pas que crier. Il la gifle. Il n'aurait pas dû. Nabila n'en revient pas qu'il en soit arrivé à lever la main sur elle. Qu'il ait des vues sur son argent, elle peut le comprendre, mais qu'il éprouve le besoin de la frapper pour la réduire au silence, non ! Car, au bout de huit ans de relation, il devrait savoir qu'on peut tout obtenir d'elle, sauf la soumission. Elle a toujours été une tête brûlée et rien ne l'impressionne. Même avant de devenir chef de famille, elle n'était pas facile à manier. Alors maintenant. - Prends tes affaires et pars d'ici ! Boualem fronce les sourcils, ne semblant pas comprendre. Nabila doit répéter. Ses yeux lancent des éclairs. - Tu ferais mieux de partir, lui dit-elle, avant de prendre sa veste et ses mocassins pour les jeter dehors. Pars ! - Je reste ! Je suis chez moi ! - Non, à partir de maintenant, tu n'es plus chez toi ! s'écrie-t-elle. Il faut t'y faire. Tu n'as plus rien. Dehors ! Dehors ! Boualem n'a pas le choix. Il sort de l'appartement et récupère ses affaires dans l'escalier. Il baisse la tête en voyant son voisin de palier ouvrir sa porte. Il devait écouter leur querelle. Boualem peste tout en se baissant pour se chausser. Le voisin Ali donne de la lumière lorsque celle du palier s'éteint. - Où vas-tu comme ça ? lui demande-t-il en le voyant descendre. Reviens ! - Non, laisse-moi ! Il descend presque en courant pour qu'il ne le rattrape pas. Il ne veut pas lui parler. Il ne veut pas aller chez lui. À défaut de passer la nuit chez lui, après cette querelle, il ne lui reste plus qu'à aller passer la nuit au commissariat. Il est dégrisé. Il éprouve le besoin de parler et le seul à qui il peut se confier est Mouloud. Malgré l'heure tardive, ce dernier l'écoute. Boualem lui raconte tout. Il regrette. Il pleure même. La situation s'est aggravée. Elle lui échappe complètement. Il ne comprends pas ce qui leur arrive. - Je ne voulais pas la frapper. Je te jure. Je ne sais pas comment c'est arrivé. C'est horrible. - Tu ne la respectes plus, fait remarquer Mouloud. Tu n'aurais pas dû. Comment était-elle quand tu l'as quittée ? - Furieuse, répond Boualem avant de lui préciser que c'était elle qui l'avait mis à la porte. Elle ne veut plus de moi ! - Tu l'as bien cherché, rétorque son ami. Tu as dû lui dire des méchancetés. - Je ne me souviens pas. Enfin, c'est sûr que j'ai dû lui en dire, murmure Boualem. Elle est très remontée. Je regrette tant. Jamais elle ne me pardonnera. - Comment se fait-il que vous en soyez arrivés là ? Pourquoi aimez-vous vous faire du mal ? - Je ne voulais pas que nous en arrivions là, à nous dire des méchancetés, à la frapper. C'est bête, je m'efforçais de regagner sa confiance et, comme jamais, on était sur le point de nous entretuer ! Sans vraiment le vouloir. - Si tu tiens vraiment à elle, va lui demander pardon, lui conseille Mouloud. Il n'est pas trop tard pour recoller les morceaux. Dès demain, va la voir. Et puis, si cela peut vous aider, je vais l'appeler et lui parler. Peut-être qu'elle acceptera de m'écouter ? Boualem lui est reconnaissant de vouloir les aider. Comme promis, parce que la situation est grave, le lendemain matin, il ira voir Nabila. Il sait qu'elle ne lui ouvrira pas mais il la priera aussi longtemps qu'il le faudra. (À suivre) A. K.