Pour la première fois, une enquête approfondie sera menée par les autorités, si l'on en juge par les documents en notre possession, puisque, jus- que-là, la gestion du dossier des chalets a été entachée de graves irrégularités dans plusieurs communes. Une enquête sur l'attribution des chalets implantés au niveau des wilayas de Boumerdès et d'Alger a été lancée jeudi dernier sur instruction du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur. C'est ce qu'a indiqué, mercredi, le wali de Boumerdès, Kamel Abbès, en marge de la cérémonie d'installation des commissions d'enquête de cette mission, en présence des chefs de daïra, des présidents d'APC et des directeurs d'exécutif. La nouveauté dans ces commissions réside dans la désignation des universitaires parmi les membres de cette commission. Ce sont ces derniers qui auront la tâche de mener l'enquête sur site pour déterminer les vrais occupants des 15 227 chalets disséminés sur le territoire de la wilaya de Boumerdès. Les enquêteurs seront munis d'avis de passage et d'un questionnaire pour savoir si l'occupant a bénéficié d'une décision d'attribution conforme ou s'il a sous-loué, acheté ou squatté le chalet. Tous les renseignements sur le chalet et la famille occupante seront rapportés sur le questionnaire distribué hier aux membres de ces commissions. Les enquêteurs ont reçu des instructions de la part du wali pour considérer “le chalet inoccupé, si au deuxième passage de la commission, le chalet est resté toujours fermé”. Ainsi et pour la première fois, une enquête approfondie sera menée par les autorités si l'on en juge par les documents en notre possession. Pour rappel, la gestion du dossier des chalets a été entachée de graves irrégularités dans toutes les communes de la wilaya, notamment dans la daïra de Boumerdès où plusieurs dossiers d'attribution sont entre les mains de la justice. Un responsable de l'association de la promotion des sites des chalets a révélé l'année dernière que des dizaines de décisions avaient été attribuées de manière illégale. Outre ces anomalies, les sites de chalets gérés actuellement par les OPGI sont devenus une véritable hantise pour le gouvernement qui hésite à se prononcer sur leur devenir, d'autant plus que la durée de vie d'un chalet ne dépasse pas 15 à 20 ans. Ces sites de chalets sont devenus de véritables gourbis avec tous les fléaux sociaux que cela suppose, outre les problèmes inhérents au cadre de vie devenu insupportable. Certains chalets ont été loués ou vendus ; d'autres ont été squatté. Il y a lieu de rappeler que lors de son passage au niveau de la wilaya voici près de trois mois, le ministre de l'Habitat, Noureddine Moussa, avait averti que “le fait d'occuper un chalet n'est pas un passeport pour le logement”.