Le RCD a violemment répliqué au Premier ministre, Ahmed Ouyahia qui, dimanche à l'APN, s'est lancé dans une véritable diatribe contre ses députés pour avoir, lors du débat sur la politique générale du gouvernement, critiqué son bilan à la tête de l'Exécutif. Servilité, mercenariat, indécence, indignité, félonie, … Voici, en gros, les épithètes contenues dans le réquisitoire foudroyant du parti de Saïd Sadi contre le patron de l'Exécutif. “Comme pour bien faire désespérer les rares personnes qui pouvaient encore avoir l'illusion de le voir un jour redresser l'échine, le Premier ministre choisit la veille du 1er Novembre pour donner d'ultimes gages à ses sponsors quant à son conditionnement définitif à jouer la partition de la servilité et de la division”, assène d'emblée le groupe parlementaire du RCD dans un communiqué rendu public hier et au titre fort éloquent de “APN : les militants et les mercenaires”. Le parti de Saïd Sadi rappelle que si ses députés ont interpellé le chef de l'Exécutif sur les maux qui gangrènent le pays (chômage, corruption, justice aux ordres, etc.), ils se sont en revanche interdits de verser dans “la polémique ou les attaques personnelles”. “Sans répondre à la moindre des questions qui lui ont été adressées et recourant aux mensonges les plus éhontés, le Premier ministre, perdant toute retenue, vitupère contre des parlementaires qui ont osé évaluer sa gestion, relever les incohérences de son parcours et dénoncé les implications d'une action politique menée sans conviction ni perspective”, relève le RCD. “Il fallait que la douleur ou les pressions soient bien fortes pour libérer autant de rage et panique”, explique le groupe parlementaire du parti. à Ouyahia qui l'accuse de glorifier la Tunisie et le Maroc au détriment de l'Algérie…, le RCD lui jette à la figure qu'“à chaque fois que les pays voisins frères enregistrent des avancées, nous sommes aussi contents pour eux que nous sommes consternés pour nous”. Et de rappeler au Premier ministre qu'il est “l'homme qui a institutionnalisé les fraudes électorales, exécuté tous les coups bas portés à une démocratie balbutiante, sacrifié les cadres de la nation pour complaire au clan dominant de l'époque, précipité l'arabisation dont il a prémuni ses enfants et déclaré successivement être un “éradicateur patenté” avant de se dire fier d'être un “réconciliateur convaincu”. Si elle signe “la précipitation de l'engagement dans un mercenariat assumé”, la diatribe du chef de l'Exécutif n'apporte, estime le RCD, “rien de nouveau sur le personnage” que la littérature orale kabyle, ajoute-t-il, “a déjà élu comme étalon de l'indignité”. Revendiquant haut et fort le fossé politique qui le sépare du patron du RND, le groupe parlementaire du parti de Saïd Sadi lance : “Oui Monsieur Ouyahia, nous n'avons ni le même parcours ni le même présent et, soyez en sûr, nous n'aurons pas le même avenir.” Mieux encore, aux yeux du RCD, les attaques frontales d'Ouyahia soulignent “la guerre politique (…) qui oppose les tenants de la confiscation du destin national à ceux qui travaillent à une perspective réhabilitant et honorant les plus belles pages de notre histoire”. Après avoir martelé qu'il n'a pas besoin du pouvoir pour exister et recevoir la reconnaissance des Algériens, le RCD lâche à l'adresse de M. Ouyahia : “Que vous soyez lâché le matin et vous rejoindrez le jour même la liste noire des janissaires de l'histoire algérienne.”