Le procès de l'affaire du détournement aux agences foncières de Bouteldja et El-Kala, dans la wilaya d'El-Tarf, s'est ouvert, avant-hier, et s'est poursuivi jusqu'à une heure très tardive de la nuit. Ainsi et après 13 heures d'audition, le tribunal d'El-Tarf a prononcé des peines de 1 an à 4 ans de prison ferme ainsi que des amendes allant jusqu'à 150 millions de centimes à l'encontre des principaux accusés dans cette affaire, pour détournement de deniers publics, faux et usage de faux, dilapidation et mauvaise gestion. Il s'agit en premier lieu du directeur de l'agence foncière de Bouteldja, D. B., condamné à 4 ans de prison assortis d'une amende de 150 millions de centimes, et de l'investisseur tunisien, M. M., condamné, lui, à 3 ans de prison. Par ailleurs, le liquidateur, K. A., et un comptable ont écopé, respectivement, de 2 et 1 an de prison et d'une amende de 100 millions de centimes chacun. Le P/APW d'El-Tarf ainsi que 4 entrepreneurs, impliqués dans la même affaire, ont été acquittés. Cependant, les avocats de la défense n'ont pas manqué de faire savoir leur étonnement quant au fait que l'ex-wali d'El-Tarf n'a pas été convoqué en qualité de témoin vu “son implication”, selon les déclarations des accusés lors des auditions préliminaires. En effet, tous ont été unanimes à dire qu'ils avaient agi sous les directives de l'ex-wali qui a été limogé le 28 octobre 2006. Pour rappel, le montant du préjudice causé au Trésor public dans cette affaire s'élève à 13 milliards de centimes. Le gestionnaire usait de la caisse comme si celle-ci était son bien, puisqu'il s'est permis d'acheter au wali limogé une bibliothèque pour la valeur de 280 millions, un téléviseur pour 18 millions et des suites à l'hôtel Seybouse Annaba, en plus de la disparition de 4 véhicules du parc automobile de l'agence foncière, à savoir une Nubera, une R19 et une 405. Pis encore, le principal accusé avait loué le hangar de l'Edimco à un investisseur tunisien à raison de 96 millions par an et qui, depuis 10 ans, n'a pas versé un seul centime, hormis un chèque sans provision remis au liquidateur qui le détenait jusqu'à ce jour. Ce dernier semble, en outre, avoir bénéficié de plusieurs projets à travers tout le territoire national.