Les enfants de chouhada comptent également fermer le Parlement en y organisant un sit-in marquant la journée du chahid, le 18 février prochain, pour protester contre le rejet du projet de loi sur la criminalisation du colonialisme. Alors qu'elle a été officiellement remise en cause, la fameuse proposition de projet de loi portant criminalisation du colonialisme vient d'être déterrée par la Coordination nationale des enfants de chouhada lors d'un point de presse tenu hier par Khaled Bounedjma. Le président de l'Onec s'en prendra aux responsables algériens qu'ils accusent d'être “des agents de la France où ils sont propriétaires de luxueuses demeures et de commerces”. Et selon Bounedjma, “c'est la nécessité de préserver des intérêts personnels qui contraint des responsables à faire barrage au projet de loi sur la criminalisation du colonialisme”. Refusant de citer nommément, en dépit de l'insistance des journalistes, ceux qu'il accuse de tous les maux, notamment “la trahison du sacrifice des chouhada”, le conférencier relancera donc le débat sur ce dossier qui a fait couler beaucoup d'encre. Il dira tantôt que “les responsables qui font barrage sciemment à l'aboutissement du projet sont connus de tous, notamment de la presse”, et se contredira plus loin en soulignant que “nous ne savons pas qui est derrière ce blocage, mais nous faisons tout pour les démasquer”. Et pour les démasquer, la coordination nationale des enfants de chouhada compte “reprendre la bataille” et s'engage “à faire aboutir le projet de loi quels qu'en soient les conséquences et les sacrifices”. “Nous disons aux responsables français qui croient que la loi est jetée aux oubliettes qu'elle passera et advienne que pourra”, lance Bounedjma. Et de révéler qu'en leur qualité de victimes du colonialisme français, les enfants de chouhada comptent via leur coordination “poursuivre en justice la France pour ses crimes”. Selon le premier responsable de la Cnec, “des contacts ont été entrepris avec des avocats en vue de la préparation d'un dossier pour ester en justice notre ennemi”. Et d'ajouter : “Nous avons des documents qui peuvent appuyer notre demande et nous comptons sur l'aide de pays étrangers qui détiennent des archives qui nous manquent.” Dans cette “guerre à laquelle nous sommes prêts, quitte à y laisser notre âme comme l'ont fait nos parents”, la Cnec compte sur le soutien des citoyens. Pour grossir les rangs des partisans du projet de loi, la coordination lancera à partir de jeudi prochain “une large campagne de sensibilisation à travers tout le territoire national en vue de rappeler au peuple toutes les atrocités commises par le colonialiste français”. Question : cette loi n'est-elle pas le dernier des soucis des Algériens qui se battent contre la cherté de la vie et tant de problèmes ? “Le terrain prouve le contraire et nombreux sont ceux qui en font une priorité et une question de dignité”, selon le conférencier. En témoigneront, poursuit Bounedjma, les nombreuses personnes qui prendront part au sit-in devant le Parlement le 18 février prochain. “Nous marquerons la journée du chahid par la fermeture du Parlement. Nous l'avons fait il y a quelques années et nous avons réussi.” À la question de savoir pourquoi le Parlement puisque son président a déjà tranché, le conférencier dira : “Nous voulons que les députés nous disent qui bloque le projet. Nous voulons qu'ils fassent leur travail ou qu'ils partent.”