Les partis politiques qui sont sortis ce week-end à la rencontre de leurs militants et sympathisants ont tenu à marquer l'événement des massacres du 8 mai 1945, rappelant à l'unanimité le devoir de mémoire envers les 45 000 victimes du colonialisme français. Nombre de propositions visant à consacrer cette journée ont été lancées par les chefs de partis.«La France doit reconnaître les crimes et massacres commis contre le peuple algérien durant les 132 ans d'occupation.» C'est le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, qui en a donné le ton, lors d'une réunion avec les militants de son parti. Il a souligné que l'Etat algérien «doit insister sur cette question et demander à la France de reconnaître tout ce qu'elle a fait endurer au peuple algérien durant l'occupation, comme crimes, tortures, humiliations». Dénonçant également la loi française glorifiant le colonialisme, il a insisté sur «la nécessité d'écrire l'histoire de l'Algérie pour que personne n'oublie les sacrifices consentis par le peuple algérien pour que l'Algérie devienne indépendante». Un appel à faire du 8 mai un our férié a été lancé par Mme Louisa Hanoune qui a proposé, conformément au vœu de la Fondation du 8 Mai 1945, de le baptiser «jour du sacrifice». «A chaque anniversaire, ce sera une trêve pour mesurer l'ampleur du sacrifice consenti pour arracher l'indépendance et rappeler que la moitié du peuple a été décimée soit par la guerre, soit par la pauvreté», a indiqué la secrétaire générale du Parti des travailleurs, lors d'un meeting organisé à la maison de la culture de Béjaïa. Mettant en garde contre «l'instrumentalisation de l'histoire pour des considérations politiques», elle a considéré que cette date-événement doit constituer une opportunité pour écrire l'histoire, selon des «normes scientifiques et rationnelles, notamment en cette période où les témoins directs et ses artisans se raréfient». Le secrétaire général du mouvement El Islah, Djamel Benabdeslem, pour sa part, a appelé samedi dernier à Mostaganem à soumettre le projet criminalisant le colonialisme devant le Parlement, pour débat et approbation, comme «réponse à la loi française glorifiant le colonialisme». M. Benabdeslem a demandé au président de l'APN de soumettre cette initiative devant la commission compétente de l'Assemblée nationale populaire pour examen et approbation, et appelé les parlementaires signataires du projet d'«activer pour le concrétiser et en faire une loi». Les partis, les formations politiques, les organisations, y compris celles des moudjahidine et des enfants de chouhada et les associations, sont invités à intensifier les actions et à prendre une «position unie afin de concrétiser cette démarche». Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani devait également appeler à porter les noms des martyrs des massacres du 8 mai 1945 aux chouhada de la guerre de libération. Lors d'un meeting populaire à Oued Rhiou (Relizane), M. Soltani a appelé à élaborer à propos de ces martyrs un additif à la loi du chahid et du moudjahid, de manière à faire bénéficier les enfants et petits-enfants des martyrs de ces massacres de leurs droits, ainsi que, pour préserver la mémoire nationale. A. R.