Une véritable analyse dans les profondeurs de la société et une plaidoirie pour disséquer comment les jeunes dérivent et deviennent de “bons” délinquants. Ce sont là les grandes lignes du monologue Madani Ould El-Mensi, texte mis en scène par l'association Cri du théâtre de Skikda, écrit et interprété par Bouha Sif Eddine, présenté et présenté au Théâtre régional de Batna, dans le cadre du mois du monologue. Le spectacle prévu en 70 minutes a duré finalement une heure et 25 minutes ; et le public, qui s'est déplacé en un bon nombre ce soir-là, malgré les conditions très défavorables, a suivi le spectacle jusqu'à sa fin et lui a réservé une ovation digne des grands. L'histoire fait rire aux éclats et fait pleurer à la fois à chaudes larmes. Elle traite de la réalité des jeunes et leur devenir. À la barre du tribunal, Madani Ould El-Mensi (Madani, fils de l'oubli) s'adresse à l'esprit et au cœur de la société, de nos responsables. Le personnage Madani Ould El-Mensi a parlé à haute voix de tous les maux sociaux dont font face les jeunes. Il a dénoncé la spirale infernale. Il a parlé également de l'isolement familial et social, de la “non-citoyenneté”, du chômage, du logement, de tous les privations, de ces inhumaines machines à fabriquer des délinquants. Le personnage sujet a bien mis en exergue ce dilemme que vivent les jeunes entre l'émigration illicite vers l'étranger et l'amour du pays. Tout simplement, comme il est écrit sur le prospectus : Madani Ould El-Mensi est le monologue de la rue et de notre société. Un sujet à méditer ! Par ailleurs, Hamid Gouri a présenté le one man show intitulé Ghoulb Ansa, d'après un texte éponyme écrit par lui-même. Un spectacle captivant et hilarant, qui met en représentation une famille où le dialogue et la communication sont les parents pauvres. En fin observateur de la société dans laquelle il vit, le personnage sujet décortique avec lucidité et sans complaisance ces mœurs vicieuses qui envahissent notre société. Le monologue Ghoulb Ansa expose l'histoire d'une famille de quatre membres, qui se désagrège et perd son unité faute de communication entre ses membres. La tonalité comique était bien réussie du fait que le personnage a su provoquer le rire. Plusieurs procédés de jeux de mots, quiproquos, répétitions, associations burlesques, etc., avec des tonalités comme l'humour. Sur les relations comédien-spectateur, Hamid Gouri est arrivé à les conquérir dès le début du spectacle et installer avec le personnage un lien chaleureux et fort. Chapeau bas Hamid Gouri pour le spectacle de qualité.