Temmar reproche au Cnes de n'avoir pas mis le rapport à sa disposition. Babès répond pour dire que le document était sous embargo et Pineda Salazar, responsable du Pnud, rappelle que ledit rapport est mis en ligne depuis le 4 novembre. Le classement de l'Algérie dans le rapport 2010 du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a été critiqué par des ministres, lors de la séance de présentation du document, organisée par le Conseil national économique et social (Cnes) de concert avec le représentant résident du Pnud, qui s'est tenue hier à la résidence Djenane El-Mithaq. Notre pays est en effet placé à la 84e position sur 169 pays. L'Algérie est, en outre, classée à la 9e position sur les “10 pays les plus performants”, ayant progressé en termes d'indice de développement humain, au cours des 40 dernières années, après Oman, la Chine, le Népal, l'Indonésie, l'Arabie Saoudite, le Laos, la Tunisie et la Corée du Sud. “Je suis irrité par ce classement arbitraire qu'on donne à l'Algérie”, a déclaré le ministre de la Santé, Djamel Ould-Abbès, précisant que notre pays “est le seul pays arabe où 8% du PIB sont consacrés à la santé”, et rappelant les progrès réalisés, notamment dans la scolarité, le logement, l'eau potable, l'énergie et le gaz de ville. “Tous ces éléments n'ont pas été pris en compte”, a encore soutenu le ministre, invitant les responsables du Pnud à “corriger” leur copie. L'autre ministre à avoir protesté est Hamid Temmar en charge, depuis mai dernier, du département de la Prospective et des Statistiques. “Nous sommes mal traités (par le Pnud, ndlr) et je ne parle pas en tant que ministre mais en tant qu'expert”, a-t-il souligné. M. Temmar a également prié l'organisme onusien de “corriger la situation”, en manifestant son opposition à “un classement aussi bas”. S'adressant à MM. Pineda Salazar et Mbaye, respectivement responsable au bureau du rapport sur le développement humain du Pnud à New York, et représentant résident du Pnud à Alger, l'ex-ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements leur a intimé de “transmettre ce message : nous ne sommes pas satisfaits sur la manière dont l'Algérie est traitée par rapport aux chiffres”. Avant cela, M. Temmar a suscité la polémique en signifiant au président du Cnes, Mohamed-Seghir Babès, qu'“il est regrettable que nous n'ayons pas reçu le rapport (du Pnud)”. M. Babès a vite fait de lui répondre que ledit rapport était “sous embargo”, qu'il vient juste d'être mis en ligne. Mais, apparemment, cette réponse ne l'a pas satisfait puisqu'il a continué à regretter de ne pas avoir eu le rapport à temps pour mieux étayer ses “critiques sur la méthodologie”. Cette fois, c'est au tour de M. Pineda Salazar de rappeler que le rapport 2010 du Pnud sur le développement humain est mis en ligne depuis le 4 novembre, qu'on peut donc le télécharger entièrement. L'intervenant a, en outre, tenté de mettre un terme à la cacophonie des chiffres, soutenant que “la plupart de nos données proviennent des organisations internationales qui viennent du gouvernement algérien”. Le représentant résident du Pnud à Alger a, pour sa part, fait savoir que “si les données avaient été disponibles, l'Algérie aurait été mieux classée”, annonçant que le rapport 2010 sera “discuté à Alger” avec les autorités compétentes. Se disant “interpellé”, Mohamed-Seghir Babès est revenu sur la question des statistiques, constatant “toujours un écart entre nos résultats et les résultats du rapport mondial du Pnud”. “Il nous incombe, à nous autorités, d'alimenter la banque de données des Nations unies”, a-t-il affirmé, reconnaissant néanmoins que l'Algérie doit alimenter “dans les temps requis” les données de l'ONU et que “la responsabilité de Temmar est évidente”. Le président du Cnes a ensuite informé qu'un Work Shop allait se tenir “pour entrer dans la boîte noire de l'ONU et du Pnud”, et ce, dans le but de lever les différences chiffrées. Il a, enfin, promis que son institution continuera “ce chemin très ardu d'aller à la bonne connaissance de ce que c'est la réalité nationale” pour réduire “les écarts progressivement” entre les régions.