“Ramener des Norvégiens pour accompagner une formation ici, en Algérie, où il y a une autre culture, c'est tout simplement ramener un projet européano-centriste que l'on nous parachute, c'est de la formation pour de la formation.” Alors que la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO ) abritait, dimanche dernier, un atelier de formation destinée aux PME/PMI autour des thèmes “Les risques de l'ingénierie”, “Les risques technologiques” et “Les sûretés de fonctionnement”, une lecture très critique a été faite sur la réalité des formations et des systèmes de gestion des risques technologiques, notamment à Sonatrach, puisque la proximité de la zone industrielle d'Arzew est perçue comme un risque en soit pour les agglomérations locales. En effet, le Dr A. Belkhatir, DGA du pôle environnement, aménagement de l'espace auprès du ministère français de l'Ecologie et de l'Environnement durable et partenaire scientifique du laboratoire RITE d'Oran, a estimé que jusqu'à présent, “aucun retour d'expérience n'a été fait de l'accident de Skikda qui a eu pour conséquence une perte de production de 20%, et jusqu'à tout récemment, la chaudière avait été laissée en panne”. Et d'expliquer que la culture de sécurité n'existe toujours pas en Algérie, notamment dans les grandes entreprises à risque. Car, pour ce dernier, on agit toujours avec une démarche bureaucratique, une culture du passé qui ne peut fonctionner dans une entreprise si on n'intègre pas tous les acteurs dans le management HSE. Et de préconiser comme solution, entre autres, ce qu'il appelle des “clubs Rex”, c'est-à-dire des ateliers d'échange de concertation et d'évaluation pour un retour d'expériences qui permettra une meilleure interaction entre les acteurs. Son analyse n'en reste pas là, puisqu'il livrera une critique franche sur le fameux programme de formation initié par Sonatrach, le Safe Behaviour : “Ramener des Norvégiens pour accompagner une formation ici, en Algérie, où il y a une autre culture, c'est tout simplement ramener un projet europeano-centriste que l'on nous parachute ; c'est de la formation pour de la formation.” Il estime encore que cela n'a justement pas limité les accidents industriels et technologiques. Le programme de Workshop Safe Behaviour, pour rappel, étant un des appendices du scandale de Sonatrach et ses formations qui se tenaient toutes au Sheraton d'Oran devaient se poursuivre jusqu'en 2013 et concerner 120 000 travailleurs à raison de 100 000 DA le coût de la prise en charge.