Malgré l'interdiction qui frappe les labours à travers la wilaya d'El Bayadh, et ce pour préserver les parcours, rien ne semble décourager des centaines de citoyens à braver cette peur en procédant à des défrichements tous azimuts. Aidés par les dernières pluies salvatrices de la fin du mois passé, des milliers d'hectares de terre se voient ainsi dénués de leur couvert végétal qui trouve du mal à se replacer, après des années de sécheresse et de surcharge animale. D'après les premières estimations, plus de 60 000 ha sont déjà labourés alors que la normale ne devait pas dépasser les 15 000, comme stipulé par les services de l'agriculture, contrariés dans leur autorité à même de freiner la cadence actuelle. D'ailleurs, et selon une étude préliminaire élaborée l'an passé, quant à la possibilité de permettre quelques zones de labour, il est fait état de la possibilité d'utiliser seulement quelques plaines où l'irrigation se fera par épandage de crues dont la répartition a été faite à travers toutes les communes de la wilaya. Et comme ce travail n'a ni été vulgarisé et encore moins approuvé par les autorités de la wilaya, l'anarchie a pris le dessus sur tout le reste et risque même de générer des conflits tribaux, lorsque l'on connaît la réalité liée à la gestion des biens privés de l'Etat. Pour certains agro-éleveurs, la procédure répond à un besoin pressant puisque “l'aliment de bétail est une denrée rare et irrégulière sur le marché”. À ce propos, nombreux sont les éleveurs qui s'en prennent aux parcours préservés à défaut de se pencher sur les véritables problèmes liés à la disponibilité de l'aliment de bétail surtout que ce produit est en abondance au marché informel. Ainsi, même si les autorités compétentes n'ont jamais cessé d'alerter sur le danger du défrichement, principale cause de la désertification, la réalité est toute autre puisqu'il constitue l'une des activités la plus répandue en ce moment.