“Le manque de statistiques fiables est une véritable contrainte aux entreprises algériennes pour évaluer leurs prévisions de demande”, estime le cabinet d'audit international. Comment faire pour mieux collaborer, au jour le jour et à long terme, avec les commerciaux et la production pour concilier la vision du “terrain” avec celle de “l'usine” ? Comment bien gérer des références (produits et packaging) multiples pour coller au mieux à des clients de plus en plus avides de variétés ? Quand faut-il initier le réapprovisionnement, en tenant compte des délais d'importation et des stocks disponibles ? Comment optimiser la charge de la chaîne de production en anticipant les fluctuations du marché ? Comment adapter l'outil industriel en capacité et en qualité à l'évolution du marché sur 3 à 5 ans ? “Planifier aujourd'hui en Algérie, est devenu une nécessité stratégique”, estime le cabinet international de conseil aux entreprises, Ernest and Young, qui a organisé, hier à l'hôtel Hilton, à Alger, une rencontre sur “la planification des ressources industrielles et logistiques”, pour initier les nombreux cadres d'entreprises algériennes aux processus décisionnels et des systèmes d'informations spécifiques, appelés “Sales and Opérations Plannings (S and OP)”, capables de concilier les objectifs des directions commerciale, marketing, production, logistique et finance. La planification des ressources industrielles et logistiques est d'autant plus stratégique, que l'Algérie “est en train de devenir une plate-forme de production”, affirme un responsable d'Ernst and Young. Aujourd'hui, le consommateur algérien est devenu plus exigeant. Avant, la demande excédant l'offre, il n'y avait donc pas de problème d'écoulement des produits. Actuellement, certains secteurs sont en surcapacité, la préservation des parts de marché devient un enjeu. Le risque est décuplé par un environnement réglementaire des plus “exigeant” et instable, par des délais de dédouanement assez importants et par la non fiabilité des informations. Le leader mondial de l'audit et du conseil aux entreprises Le manque “de données fiables” constitue une contrainte aux entreprises dans l'évaluation des prévisions de la demande. Cette situation est amplifiée par le fait que les commerciaux et les producteurs ne se parlent pas assez. Pour autant, la solution “n'est pas de surstocker, mais d'adapter un système d'approvisionnement, actualisé mensuellement, avec les fournisseurs”. Pour faire face à l'imprévu, les entreprises doivent donc gagner en flexibilité en s'appuyant sur de meilleurs processus de réapprovisionnement, sur des techniques d'optimisation des niveaux de stocks et sur une planification de la distribution plus avancée.Sales and Opérations Planning semble répondre à cette préoccupation. Du moins, selon Ernst and Young qui veut diffuser ce nouvel outil de management dans les entreprises algériennes. Ce processus, nous dit-on, “procure des gains en termes de coûts appréciables”. Le processus S and OP permet de maîtriser l'intégralité des flux depuis la demande de produits et de services des clients, jusqu'à la fourniture des composants par les fournisseurs. Cette maîtrise peut générer des économies très importantes en termes de résultat et de mobilisation de trésorerie, lorsque le processus est conçu comme un véritable plan intégré de l'entreprise, impliquant l'ensemble de ses fonctions au plus haut niveau de responsabilité.