Zahir Benkhellat vient d'être, à son tour, arrêté. Ce brillant enseignant de la langue amazighe, forçant le respect et l'admiration de son entourage par sa sagesse, sa claivoyance et son courage est mis en détention dans le but de porter atteinte au moral du mouvement citoyen kabyle. Après Semmar Hanafi dans la wilaya de Béjaïa, Belaïd Abrika, Nekkah Mohamed et Mouloud Chebheb à Tizi Ouzou, Arezki Lalmi dans la wilaya de Bouira, sans oublier tous ceux anonymes, qui ont été appréhendés ces derniers temps lors de manifestations, avant ou après le scrutin du 10 octobre 2002, c'est toute la Kabylie qui est visée et qui est menacée. Il est évident que le pouvoir se comporte, dans notre région, en étranger. La politique de “concorde nationale”, qui garantit l'impunité aux terroristes d'El-Qaïda opérant en Algérie, a trouvé, en nous, son bouc émissaire. En excluant la Kabylie de la concorde nationale, le pouvoir en place l'a exclue de l'Algérie. Il en portera toute la responsabilité. Le MAK exprime sa révolte devant cette injustice qui frappe le peuple kabyle à travers l'incarcération arbitraire de ses délégués légitimes et de ses courageux enfants. Il assure la mouvement citoyen de sa solidarité agissante pour la libération de tous ses détenus. Ces derniers sont les otages du pouvoir qui veut marchander leur liberté contre notre reddition politique. Mais, que chacun se rassure, il n'en sera rien. La Kabylie est arrivée à un point de non-retour où seule la voie de l'autonomie est à même de la soustraire aux humeurs irascibles des clans au pouvoir et de garantir un retour à la stabilité dont auront à tirer profit et la Kabylie et l'Algérie. Le MAK appelle la Kabylie à rester mobilisée pour les actions pacifiques des coordinations des archs jusqu'à la libération inconditionnelle de tous nos détenus. Il salue la solidarité du barreau national avec les avocats kabyles agressés dans l'exercice de leur profession par les services de police à Tizi Ouzou. Le MAK interpelle la France sur la caution qu'elle apporte au régime assassin d'Alger à travers : 1. L'organisation de l'année de l'Algérie en France à laquelle la Kabylie ne peut participer du fait de la répression à laquelle elle est soumise depuis avril 2001. 2. Le voyage du ministre de l'Intérieur en Algérie et celui du Président Chirac en 2003. Il serait judicieux pour la France d'interpeller les autorités algériennes sur leurs agissements contre les droits de l'homme dans ce bastion de la démocratie et de la modernité qu'est la Kabylie. L'Union européenne n'a pas le droit de fermer les yeux sur la guerre que mène l'Algérie officielle contre la Kabylie. Enfin, le Haut commissariat aux droits de l'homme près les Nations unies se doit de demander à l'Algérie de cesser toute répression dans cette partie de notre pays et de libérer immédiatement tous les détenus politiques kabyles. Kabylie, le 03 novembre 2002 P/le MAK, son porte-parole Ferhat Mehenni