Dans sa dernière enquête sur les conditions de vie, d'emploi et de logement de la population française, intitulée “France, portrait social”, l'Insee fait ressortir la discrimination qui frappe les enfants d'immigrés issus du Maghreb dans leur quête d'un job. Comparé à celui des Français de parents nés français, le taux d'emploi des français de parents d'origine maghrébine est inférieur de 21% chez les hommes et de 22% chez les femmes. À ce propos, l'Insee qui s'interdit les enquêtes ethniques avoue le faire depuis que Sarkozy avait en main le ministère de l'Intérieur dans le gouvernement Chirac. Pour faire passer le tour de passe, l'office des statistiques se défend de récolter des données qui se basent sur le lieu de naissance des parents, leur nationalité d'origine ! Dans une autre étude, “Trajectoires et origines”, menée avec l'Institut national d'étude démographique, l'Insee recoupe son premier résultat : “Pour les personnes nées de parents d'origine maghrébine, le taux d'emploi est nettement inférieur à celui des personnes nées de parents français.” Pour les autres groupes, l'écart ne dépasse jamais 5 à 6 points. Quand le fils d'immigré maghrébin est surdiplômé, les différences se réduisent, mais pas au point de disparaître. Pour faire bonne figure, l'organisme public des statistiques français nous explique qu'une partie de cette différence entre Français à la bonne bouille et leurs homologues au sang maghrébin est le fait que chez ces derniers, le niveau de diplôme ou l'expérience professionnelle sont plus bas. L'Insee ne dit pas pourquoi cette inégalité à l'école, mais enfonce le clou de la discrimination en avouant l'absence de réseaux socioprofessionnels chez les parents immigrés.