Venu de France pour lancer un projet dans l'énergie solaire en Algérie, B. Fahim-Nacereddine s'attendait à tout, sauf à ce que sa vie balance suite à une rixe. Le policier auditionné, le parquet informé, l'enquête se poursuit en attendant que B. Fahim-Nacereddine soit également entendu. Tout a commencé, le samedi 13 novembre 2010, par une rixe dans un bus assurant la desserte entre Alger et Bou- Ismaïl quand un voyageur et un policier en civil se sont verbalement accrochés. “Devant les insultes et les obscénités qu'il lançait devant les familles, le policier est interpellé par notre frère Fahim-Nacereddine pour mettre un terme à ce langage. Cette remarque ne plaira pas au policier. Celui-ci, une fois arrivé à Bou-Ismaïl, assènera un coup à l'aide de la crosse de son pistolet automatique à la nuque de la victime qui perdra connaissance sur-le-champ. Selon des témoignages, le policier ne s'arrêtera pas là. Il retournera sa victime et lui assénera un autre coup au visage. De violents coups qui buteront sur un constat médical choquant : hémorragie interne, traumatisme crânien, fracture de la mâchoire et points de suture sur le nez”, raconte son frère Boualem qui s'est présenté en famille à notre journal. Fahim-Nacereddine sera immédiatement évacué à la polyclinique de Bou-Ismaïl par des policiers en faction dans les environs. Le premier diagnostic établi, il sera transféré en toute urgence à l'hôpital Frantz-Fanon de Blida où il sera placé en observation médicale. Fahim-Nacereddine sombre alors dans un coma profond. Il ne se réveillera que huit jours plus tard. Un réveil à moitié puisqu'il n'arrivera même pas à parler correctement ou à se mettre en position assise. Vivant en France, Fahim-Nacereddine, âgé seulement de 24 ans et titulaire d'un mastère en électronique, universitaire de son état, est issu d'une famille d'universitaires. Répondant à l'appel de l'Etat pour le retour des universitaires dans le pays, la victime est venue lancer un projet en énergie solaire à Tipasa, tout en poursuivant son doctorat dans l'Hexagone. “Selon les témoignages que nous avons recueillis sur place, le policier n'a pas été inquiété. Ce n'est que le lendemain qu'il se présentera à Baraki, où il exerce, pour avouer les faits. Suite à quoi, il a été interrogé par la police de Bou-Ismaïl où nous avons également déposé une plainte. Nous avons aussi saisi le procureur de la République de Koléa. Nous demandons à ce que justice soit faite et que l'auteur de cette agression soit sévèrement puni, d'autant qu'il s'agit d'un représentant de la loi algérienne”, dira encore son frère Boualem, venu de France, à l'instar de son autre frangin établi au Yémen, pour sauver le jeune Fahim-Nacereddine. Celui-ci est actuellement entre la vie et la mort. “Même s'il y a les moyens, notre frère n'est pas transportable pour l'évacuer à l'étranger. Une chose est sûre, notre frère est en train de rater son doctorat et le projet qu'il comptait réaliser pour son pays !” clamera encore notre interlocuteur, visiblement sous le choc. “L'enquête est toujours ouverte”, selon la DGSN Contacté par nos soins, le chargé de la communication de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Khaled Amara, a confirmé l'information. Selon notre interlocuteur, “une rixe a eu lieu le 13 novembre aux environs de 9h 30 mn à Bou-Ismaïl. L'enquête est toujours ouverte. Le père de B. Fahim-Nacereddine s'est présenté le jour même au commissariat pour informer la police des faits et pour déposer une plainte. Le parquet de Koléa a également été informé. Le policier en question a été auditionné et il a donné sa version. Une enquête a été ouverte. Du reste, les enquêteurs doivent également écouter la version de B. Fahim-Nacereddine pour conclure sur la base des deux versions. Mais, j'insiste sur le fait que l'enquête est toujours ouverte.”