“Stop à la violence ! Les droits des femmes maintenant”, c'est le slogan d'un colloque international que compte organiser, jeudi 25 novembre à l'hôtel Safir, un collectif de quinze associations féminines. Dans l'argumentaire de la rencontre, ce collectif relève la faiblesse des moyens des centres d'écoute, le rétrécissement du champ d'action du mouvement associatif et l'immobilisme politique. Ces associations veulent constituer un bloc pour dégager durant cette rencontre une nouvelle stratégie de lutte pour les droits des femmes en engageant un plaidoyer en faveur d'une loi cadre contre les violences faites aux femmes et en militant pour qu'un observatoire de veille sur les violences à l'égard des femmes voit enfin le jour. Il s'agit, affirme ce collectif, de “construire la révolte des femmes pour en faire une force de changement”. 4 000 plaintes de femmes victimes de violence ont été enregistrées durant le premier trimestre de l'année en cours par la police et la gendarmerie. Le réseau Balsam, regroupant 11 centres d'écoute, a recensé au mois d'août 546 cas de femmes violentées et le réseau Wassila, 1 855 cas. Ce collectif d'associations féminines composé notamment de l'association algérienne pour la planification familiale, l'association féminine pour l'épanouissement de la personne et l'exercice de la citoyenneté, l'association pour l'émancipation de la femme, association Djazaïrouna, association de femmes médecins, Rachda, SOS femmes en détresse et Tharwa N'fathma N'soumeur, note que “en Algérie, chaque modification de textes juridiques donne lieu à des luttes au cours desquelles s'affrontent des forces politiques diverses mais sont surtout l'expression des alliances politiques qui sont conclues. C'est ainsi que les violences ont été aussi portées par des institutions dont la vocation, selon la Constitution, devait être d'assurer l'égalité de toutes et de tous”. Selon ces associations, “qu'il s'agisse de violences physiques, juridiques et/ou symboliques, toutes ces violences tiennent d'abord à une organisation sociale et accompagnent toujours la même volonté d'enfermement des femmes, les soumettant aux besoins de leurs familles, parents, partenaires, supérieurs hiérarchiques, maris et enfants”. Ce collectif regrette la poursuite des expéditions punitives à l'égard des femmes vivant seules, en dépit des campagnes de dénonciation de la part du mouvement associatif. Les associations féminines organisatrices du colloque de jeudi pensent également que la coordination entre les différents intervenants dans la stratégie nationale de planification de lutte contre les violences faites aux femmes, adoptée récemment par l'Exécutif, a du mal à se mettre en place.