Outre l'augmentation des salaires, ce personnel spécifique exige plus de recrutements pour renforcer les structures sanitaires en déclin. Le personnel paramédical menace de recourir à un mouvement de grève générale dans les prochains jours si le ministère de la santé persiste dans son mutisme quant à la satisfaction des revendications de quelque 180 000 infirmiers. Même si des contacts ont eu lieu hier entre l'Union nationale médicale dépendant du syndicat national du personnel de l'administration publique, cela n'augure guère de meilleurs horizons. Pour preuve, le personnel paramédical est déjà en grève dans cinq grands hôpitaux du pays, dont Oran. Dans cette wilaya, les travailleurs sont en grève de la faim illimitée pour “harcèlement et menace de licenciement”. “J'interpelle vivement le ministre de la santé, le Pr Aberkane, sur les dangers qu'encourent les grévistes à Oran. Que le directeur de l'hôpital prenne ses responsabilités. Pour notre part, nous réitérons notre soutien à ces hommes et à ces femmes courageux, qui défient chaque jour les entraves de notre administration pour valoriser le métier de l'infirmier au même titre que celui du médecin et de tout le personnel affilié à la Fonction publique”, nous a déclaré, hier, M. Choukri, chargé des conflits sociaux au Snapap. Autrement dit, le premier qui crie à ses maux est viré ! Un précédent grave dans un secteur aussi stratégique que celui de la santé où les réformes sont à peine “entamées”, selon les dires de plusieurs responsables. Dans un point de presse animé hier à Alger, le secrétaire général de l'Union nationale médicale, M. Brahim Lechekheb, a estimé que “le ministère doit se ressaisir et ouvrir grandes les portes du dialogue. Faute de quoi, nous irons à la confrontation et geler les hôpitaux. Nous ne pouvons plus supporter une réforme à sens unique avec toutes les retombées négatives sur un personnel lésé”. Une plate-forme de revendications sera ainsi remise lors du sit-in qui sera organisé le 23 septembre prochain devant ministère de la santé et de la réforme hospitalière. Augmentation des salaires à 100%, primes de contagion, d'intéressement, de garde et de documentation pour les paramédicaux, ouverture immédiate de sessions de formation continue et de mise à niveau, révision des statuts de tous les corps et réintégration des vacataires et des contractuels, révision des textes relatifs aux postes supérieurs et création d'un conseil national de déontologie pour les paramédicaux, telles sont les principales revendications que compte soumettre cette organisation syndicale à la tutelle. Selon notre interlocuteur d'autres grèves se dessinent à l'horizon comme à Khenchela où les hôpitaux fonctionnent avec seulement une seule ambulance d'urgence et à Oum El-Bouaghi, où les harcèlements contre les cadres syndicaux font fureur. Sur un autre chapitre, l'exercice de l'activité syndicale a été au menu de l'intervention de M. Lechekheb qui estime que “tous les partenaires sociaux doivent être associés au dialogue”. Cela dit, le patron du Snapap n'a pas caché que tous ces mouvements de grève seront porteurs d'autres révoltes dans les mois à venir car “le pouvoir gagne davantage de temps et fait durer le climat de tension pour disperser les rangs et réformer tous les secteurs à sa manière. Nous ne baisserons pas les bras, car nous commençons à gagner plus de terrain”. F. B.