Depuis son ouverture, il y a plus de cinq ans, et surtout en dépit des milliards engloutis pour le réaliser et l'équiper, l'EHU 1er-Novembre restait sans aucune efficacité pour la prise en charge médicale de la population, alors qu'au départ, il était destiné à asseoir la médecine de pointe et réduire les transferts de malades à l'étranger. Aujourd'hui, les choses semblent bouger, comme cela a été évoqué par le nouveau directeur général de l'EHU, le Dr Mansouri, qui exerçait précédemment la même fonction au CHU de Tizi Ouzou. “Cet établissement, il faut le reconnaître, est la seule structure post-indépendance de cette consistance en matière de moyens et d'équipements pour des soins de haute qualité. Sur les 43 services, aujourd'hui 42 sont fonctionnels. Il ne s'agit pas de pallier les autres CHU de la région mais de réduire au maximum les soins qui se font à l'étranger”, nous expliquera ce dernier. C'est dans ce contexte que 5 greffes rénales ont eu lieu avec succès depuis le mois de juin, grâce au concours d'un spécialiste de référence, le professeur Chabalout M'hamed, d'origine syrienne, qui exerce à l'hôpital de Ryad. Ces 5 greffes ont permis en même temps de parfaire le travail et le savoir-faire des équipes chirurgicales de l'EHU qui, dès le mois prochain, réaliseront seules les autres greffes rénales programmées. À ce titre, ce ne sont pas moins de 200 personnes qui sont en attente de greffes dans la région, alors qu'on dénombre à l'Ouest quelque 3 000 insuffisants rénaux. Mais l'autre défi est celui de la greffe du foie qui, dans quelques semaines, sera effective à l'EHU d'Oran. C'est là aussi, par le biais d'une convention avec l'équipe chirurgicale du professeur Castaing de l'hôpital Brousset de Paris, que va être lancé ce type de greffe. Par la suite, les équipes médicales algériennes seront appelées très rapidement à prendre le relais de façon totalement autonome. Pour mesurer l'importance de ces activités et leur impact sur la prise en charge de la population, notre interlocuteur nous indique, à titre d'exemple, que le coût d'un malade dialysé en Algérie est de 1 million de dinars par an et que le transfert à l'étranger pour une greffe du rein revient à 1 milliard de centimes, soit 10 fois plus qu'une greffe effectuée sur place. C'est également la Sécurité sociale qui profite du développement des activités de l' EHU. Dans le même sillage, le Dr Mansouri a encore tenu à rappeler que les greffes de la moelle se font aujourd'hui à l'EHU. Quant à l'autre défi que s'est fixé le Dr Mansouri, c'est le démarrage, début 2011, de la chirurgie cardiaque pour enfant. Une liste de 240 enfants souffrant de malformation cardiaque a été arrêtée pour leur prise en charge incessamment.