S'étalant jusqu'au 15 du mois en cours, cette rencontre entre dans le cadre du projet Euromed Héritage 4, auquel l'Algérie est partie prenante à travers le ministère de la Culture. Le séminaire qui se tient actuellement en Algérie est la 4e partie du programme Euromed Héritage. Un programme qui développe une activité spécifique dédiée à la mise à jour ou à niveau des législations et à la modernisation des institutions responsables pour le patrimoine culturel dans les pays du Bassin méditerranéen, hormis la Libye. Inauguré par M. Betrouni, représentant de la ministre de la Culture Khalida Toumi, et l'ambassadeur chef de la délégation de l'UE en Algérie, Laura Baeza. Dans son discours lu à l'assistance, la ministre de la Culture a qualifié cette rencontre d'“occasion d'évaluer notre niveau d'appropriation de cette expérience partenariale de soutien et d'appui législatif et institutionnel en matière de patrimoine et d'apprécier la qualité et la portée de l'échange d'expériences, le transfert de compétences et l'assistance technique”. Et d'ajouter : “Le patrimoine n'est plus une notion statique comme l'ont été jusque-là les monuments et sites archéologiques, mais une dimension de plus en plus dynamique qui évolue au rythme des progrès scientifiques et technologiques et du niveau de conscience atteint par les sociétés dans leur relation à leur héritage culturel.” Quant à Mme Baeza, elle a déclaré que “(…) les programmes dédiés à la culture et au dialogue interculturel sont vus comme des succès de ce partenariat euro-méditerranéen (…) L'atelier qui s'ouvre aujourd'hui (hier ndlr) témoigne de l'intérêt de l'Algérie pour les programmes de coopération internationale dans le domaine du patrimoine culturel et en particulier le programme Euromed Héritage”. Pour rappel, les journées de Zéralda ont pour thème “Education et formation”. Ce qui n'est pas fortuit car, selon Jean-Louis Luxen, consultant légal expert senior, “on s'est rendu compte que c'est l'élément d'investissement si on veut mettre du professionnalisme dans la gestion du patrimoine. Il faut, d'une part, que les gens soient bien formés et, d'autre part, que les institutions aient recours à des professionnels, que ce soient les municipalités, les musées (…) On met l'accent sur ce côté formation, mais aussi éducation parce qu'il y a toute la dimension sensibilisation du grand public pour qu'il se rende compte des enjeux du patrimoine et les questions de la conservation qui sont parfois vues comme étant une contrainte par rapport aux propriétés privées, alors il faut montrer que dans la réalité, on peut très bien faire de la conservation tout en laissant le patrimoine vivant. C'est très important qu'il puisse s'adapter à la vie contemporaine (…)”. Durant ces quatre jours de séminaire, les participants aborderont dix projets des douze retenus dans cette phase du programme : Mednem (organisation de la collecte d'archives audiovisuelles autour du Bassin méditerranéen), Manumet (comment assurer la bonne conservation et la restauration des manuscrits), Hammamet (un travail sur les hammams), Mutuel Héritage (une attention particulière sur le patrimoine du XXe siècle souvent qui n'est pas considéré comme tel), et Athena (tout un programme coopération sur la gestion de sites antiques). À ce sujet, l'Algérie est partie prenante de ce projet avec un programme dédié aux théâtres antiques. Par ailleurs, les participants examineront “les conventions et les chartes internationales aussi bien que les législations nationales de la région méditerranéenne, de procéder à des analyses comparatives et de renforcer les liaisons avec les organisations internationales, gouvernementales et non-gouvernementales”. Le résultat attendu de ces journées est de contribuer à l'amélioration du “cadre législatif et de la performance des services nationaux responsables de la sauvegarde du patrimoine culturel dans les pays méditerranéens partenaires conformément aux standards internationaux”, comme indiqué dans le communiqué de cet atelier. Cette rencontre a été aussi l'occasion d'annoncer les lauréats du concours de photographies lancé en mai dernier par Euromed Héritage et intitulé “Regards croisés : patrimoine vivant en Méditerranée”.