La compagnie nationale d'électricité a attribué, hier, à la française Cegelec le marché de construction de la première centrale éolienne du pays implantée à Adrar, d'un coût de 19 millions d'euros. Fort du soutien des pouvoirs publics, Sonelgaz est en train d'effectuer de grands pas dans le développement des énergies renouvelables. Après le projet de fabrication de panneaux solaires via sa filiale Rouiba-éclairage destinée à détenir, à moyen terme, une capacité de production d'électricité à partir de l'énergie solaire et la présentation par le ministre de l'énergie, M. Youcef Yousfi, d'un plan extrêmement ambitieux de développement des énergies renouvelables, confiant à la compagnie nationale un rôle de pilier dans la mise en œuvre de cette stratégie. Elle va lancer dans les quatre prochains mois les travaux d'une ferme éolienne d'une capacité de 10 MW implantée à Adrar et destinée à produire de l'électricité à partir de l'énergie tirée du vent. Une opération-pilote visant à tester la technologie de production d'électricité à partir de l'énergie éolienne, en un mot son adaptation au climat du Sud. Avant sa généralisation via d'autres centrales éoliennes à travers des sites à fort potentiel éolien répartis à travers le territoire national. Plus précisément, Sonelgaz a attribué provisoirement à la française Cegelec le contrat portant réalisation d'une ferme éolienne à Kaberta située à 73 kilomètres d'Adrar, à l'issue d'une cérémonie d'ouverture des plis des offres commerciales organisée, hier, à Alger. Cette dernière a remporté le marché devant le consortium chinois Cecic/CGC, le portugais Comsa et le français Vergnet. Critère déterminant de la sélection, le prix du kilowatt/heure le moins-disant. Le consortium Cegelec Algérie/Cegelec France a présenté la meilleure offre : 7,257 dinars le kw/heure, contre 7,596 dinars le kw/heure pour le consortium chinois Cecic/ CGC, 7,749 dinars pour le portugais Comsa et 8,908 dinars pour Vergnet. Le délai de réalisation est fixé à 24 mois. Nouveauté : Sonelgaz a exigé l'intégration des capacités nationales dans la réalisation du projet et l'achat des équipements localement s'ils sont disponibles. En droite ligne des directives gouvernementales insistant sur le concours des sociétés locales et des équipements et autres biens produits localement dans la réalisation des projets. Le français Cegelec, une fois retenu définitivement, devra associer les filiales de Sonelgaz et les autres sociétés algériennes dans particulièrement le montage des installations, le génie civil et acheter une partie des équipements et autres biens sur le marché local. à noter que l'Algérie a réalisé un gain de 30% selon Sonelgaz sur ce projet. En effet, elle avait annulé les résultats d'une précédente ouverture des plis à l'issue de laquelle Vergnet avait été retenu. Mais comme son prix du kilowatt/heure le moins-disant avait été jugé excessif, Sonelgaz a dû lancer un nouvel appel d'offres. Le coût, en clair, du kilowatt/heure de Cegelec est moins cher de 30% par rapport à l'offre initiale de Vergnet (précédente ouverture des plis). Ainsi, la réalisation d'une première ferme éolienne en Algérie constitue un pas supplémentaire dans la dynamique de développement des énergies renouvelables entamée depuis peu de temps. Mais il reste beaucoup à faire en termes de dispositif institutionnel et d'appuis financiers, fiscaux à mettre en place pour encourager le développement d'une puissante industrie du renouvelable en Algérie.