Après la publication de son premier roman Le sang de Mars, couronné par le 1er prix Bougie d'or en 2009, un titre “réquisitoire” sur la guerre d'Algérie à travers des victimes, algériennes, françaises ou franco-algériennes. Deux personnages principaux, Nordine, un jeune né d'un viol pendant la guerre d'Algérie, et Marcel, son père, ancien militaire français. Deux destins qui se croisent accidentellement lors d'un voyage de Nordine en France. Ils devinrent amis, avant même de découvrir leur lien parental. Le meilleur ami de la vie réelle, Marcel, le père était le pire ennemi dans l'imaginaire de Nordine, l'enfant illégitime. Une histoire émouvante, inspirée de faits réels qui se serait déroulée dans les Aurès. Pour cette année 2010, Tarik Djerroud, jeune talentueux écrivain en herbe natif de Béjaïa, nous revient avec un autre titre, J'ai oublié de t'aimer, qui résonne comme une histoire où s'en mêlent l'amour et la maladie. “On peut rejeter la maladie mais pas les malades. Le sida n'arrive pas qu'aux autres… Il y a mille et une façons d'attraper le sida”, dira l'auteur. À travers une écriture photographique, l'auteur nous mène, dans le détail, à travers un chemin de vie de deux personnages. Paolo, un jeune mécanicien de profession, solitaire, qui se retrouve lancé sur les traces de sa fiancée Olivia, partie sans préavis pour ne plus donner signe de vie. Atteinte du sida, elle se sentait rejetée par la société. Un point noir, un point d'égarement. Elle annonce de mettre fin à sa vie, dans une missive qu'elle adressa à Paolo. Ce dernier fera le tour des cimetières à la recherche de sa tombe. Rien. Nulle trace de celle qui fut le bonheur d'une vie. Un départ prémédité. Est-ce le sacrifice de tout un destin et d'un amour pour que vit l'autre ? Est-ce une preuve d'amour ? Ou tout simplement, une fuite, une autre histoire de “vie” qui commence autrement. “Le lyrisme des phrases se conjugue en prose déroutant qui laisse le lecteur sur sa faim…” Face à un sida qui n'arrive pas qu'aux autres l'auteur dira, de la bouche d'un médecin, personnage du livre, que “jadis, il y eut pandémie qui avait ravagé bien des pestiférés. Avec le temps, la médecine l'a vaincue. De même, la pandémie du sida sera battue un jour ou l'autre. L'avenir est une aventure. Mais le propre de la vie est l'espoir. Ou si tu préfères c'est la vie elle-même. Tu sais Paolo, contre le sida : agir est nettement mieux que de réagir”. Pour l'auteur, le livre est une introspection sans concession, foudroyante, souvent sagace et rarement stérile. Question de vie ou de mort, une question qui mérite une réponse immédiate. “La morale et la raison se trouvent sur un terrain propice pour offrir une meilleure approche du sida et de ses victimes, avec des éclairages incandescents qui conjurent la haine par la tolérance et le rejet par la compassion.”