Lors d'une rencontre, qui a eu lieu hier à l'hôtel Sheraton, des neurologues et neurochirurgiens algériens ont exposé les résultats d'une enquête, réalisée récemment par le service épidémiologie de l'Institut national de santé publique (INSP), l'EHS Aïssat-Idir (spécialisé dans les pathologies neurologiques) et Pfizer Algérie Pharma, sur la prévalence de la migraine dans notre pays. Ce travail avait, en outre, pour objectif, d'analyser les caractéristiques de la migraine et des migraineux dans notre pays et de connaître la perception du personnel médical de ce mal. D'autant que les maux de tête sont souvent banalisés de part leur fréquence. Ils sont pourtant assimilés à une maladie au vrai sens du terme, notamment s'ils sont persistants et récurrents. Ainsi, selon l'étude susmentionnée, 13% de la population algérienne, soit près de 5 millions de personnes, souffrent de céphalées, de gravité variable. Selon les spécialistes, qui ont mené leurs investigations sur un échantillon de 1 275 personnes réparties dans douze wilayas, “la migraine représente 20 à 25% de toutes les céphalées de nos consultations tandis que les céphalées par tension devraient constituer pratiquement 50% des cas”. 85% des patients, qui viennent en consultation, sont âgés entre 20 et 60 ans. Les femmes sont davantage affectées par les migraines que les hommes. La proportion est même très importante puisque les migraines touchent 71,4% de femmes contre 28,6% d'homme. Parmi les facteurs déclenchant les crises, le stress qu'il soit psychique ou physique, figurent en top place. Il est responsable de 68% des cas de migraine. Il est suivi par les changements de temps (40% des cas recensés), stimulations sensorielles, menstrues (25,5%, troubles du sommeil…). Les troubles associés aux maux de tête, les neurologues citent les modifications de l'humeur, vomissements et nausées, troubles visuels, boulimie ou au contraire anorexie… Il est avéré aussi que les migraineux chroniques subissent, au moins, deux épisodes aigus par mois. Pour cette raison, il est établi que la migraine induit un taux d'absentéisme professionnel de l'ordre de 22,2%. La rencontre du Sheraton, qui a regroupé quelque 300 neurologues et neurochirurgiens nationaux et étrangers, a offert une occasion pour parler de la place des triptans dans le traitement de cette pathologie.