La plupart des Algériens estiment que leur pays entretient de bonnes relations avec l'Union européenne et souhaitent même voir l'union jouer un rôle plus important en Algérie. C'est là l'une des conclusions d'une vaste enquête réalisée dans le cadre du projet Oppol (Opinion Polling and Research), financé au titre du programme régional d'information et de communication de l'Instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP) pour la période 2007-2010. Pour une grande majorité des personnes interrogées, l'UE entretient de bonnes relations avec l'Algérie. C'est en effet l'avis de 83% des leaders d'opinion et de pas moins de 87% du grand public. Ce qui peut paraître paradoxal eu égard aux différents reproches qui sont faits à l'Union européenne par la communauté des affaires, mais aussi par des officiels algériens. Cependant, l'implication de l'UE en Algérie est perçue très différemment d'un groupe à l'autre, les leaders d'opinion se montrant beaucoup plus sceptiques que le grand public. Seule une minorité des leaders d'opinion estime que l'implication de l'UE en Algérie est adéquate (46% contre 63% parmi le grand public). Ce pourcentage est en net contraste avec les 82% de moyenne recueillis dans l'ensemble des pays partenaires de la Méditerranée, et inférieur également aux 61% relevés auprès du grand public. Ceci dit, tous souhaitent que l'Union européenne s'implique davantage en Algérie, surtout en matière de développement économique, d'environnement et d'enseignement. En tout état de cause, Mme Laura Baeza, chef de la délégation de l'Union européenne en Algérie, affirme que les relations entre l'Union européenne et l'Algérie ont connu, cette année “des moments forts”, citant la tenue en juin dernier du cinquième Conseil d'association qui a permis de faire le point sur l'état d'avancement de la coopération entre les deux parties. “Nos partenaires algériens des différents ministères sont satisfaits de notre collaboration. Les rencontres entre les hauts fonctionnaires des deux parties se déroulent normalement”, a-t-elle indiqué, hier, aux journalistes. Mme Laura Baeza a évoqué dans ce cadre la visite, la semaine dernière, d'une délégation “de haut niveau” de la délégation générale du Commerce à Alger. Aussi, les parlementaires européens et algériens ont décidé de renforcer leur collaboration. Le chef de la délégation de l'Union européenne en Algérie a rappelé la création en juin dernier, à Strasbourg, du groupe d'amitié parlementaire (Parlement européen et Parlement algérien) suivi en octobre dernier de son pendant en Algérie au sein des deux Chambres. Mme Laura Baeza a, en outre, informé les journalistes de la mise en œuvre depuis le 1er décembre du Service européen extérieur (SEAE). “C'est une nouvelle institution prévue par le traité de Lisbonne qui est destinée à mieux coordonner et donner une plus grande cohérence et visibilité aux actions extérieures de l'Union européenne”, a-t-elle expliqué. La SEAE regroupe désormais l'ensemble des 130 délégations concernées, à travers le monde. La délégation en Algérie est concernée par ces changements. Les représentations de l'UE assument ainsi de nouvelles tâches dont les fonctions de coordination exercées par la présidence tournante de l'UE. Par ailleurs, la délégation de l'Union européenne en Algérie a publié un livre retraçant les 30 années de coopération avec l'Algérie. Le livre, marquant le 30e anniversaire de l'ouverture de la délégation de l'Union européenne en Algérie, retrace l'évolution des relations et de la coopération entre l'Union européenne depuis 1979. “Ces trente années de coopération ont permis à l'UE et l'Algérie de tisser des relations de partenariat étroites et durables”, lit-on dans ce livre. Cependant, lié par l'accord d'association, l'Algérie veut rééquilibrer sa relation avec l'Union européenne. L'Algérie a transmis, au mois de septembre dernier, à la direction générale des relations extérieures de la Commission européenne sa proposition relative à la révision du démantèlement tarifaire dans le cadre de l'accord d'association. Les propositions algériennes portent aussi sur le réaménagement des calendriers des exportations et la révision des contingents tarifaires préférentiels. Ces propositions, nous dit-on, sont examinées “avec soin et détails”.