Résumé : Fettouma devine à la dernière minute que son mari allait rejoindre le maquis. Elle est éplorée. Mahmoud la console en lui assurant qu'elle sera sous la protection de son père ,elle et les enfants. Mais Fettouma devra désormais vivre dans l'angoisse. 41eme partie Mahmoud acquiesce : - Oui Fettouma. Je sais que tu vas vivre dans l'angoisse tout comme les autres femmes et mères de famille. Tu es courageuse Fettouma, et tu n'es plus cette femme-enfant que j'ai épousée. Aujourd'hui, tu sais assumer tes responsabilités, et faire face sans crainte à l'avenir. Grâce à Dieu, nous ne crevons pas la dalle. Nos magasins sont rentables, et tu ne manqueras de rien. - Oui…Mais toi tu vas me manquer. - Tu me manqueras aussi Fettouma. Toi et les enfants Tant qu'il y aura un souffle de vie en moi, je ne cesserais de penser à vous tous. Mais si jamais un malheur arrive, sache que je t'ai toujours aimée. Tu es la mère de mes enfants, et celle qui a fait mon bonheur durant de longues années. Fettouma qui avait les yeux rougis par les larmes, et était toute pâle refusait encore d'admettre la chose : - Je n'arrive pas à le croire. - À croire à quoi ? - Que tu vas partir comme ça. Nous quitter sans crier gare, et t'exposer aux balles ennemies. Mahmoud la regarde dans les yeux : - Tu devrais plutôt en être fière Fettouma. Demain, tu raconteras à nos enfants, que leur père était un combattant de la première heure. Qu'il n'avait pas hésité une seule seconde à répondre à l'appel de la patrie. Fettouma acquiesce d'un air triste : - Mais tu ne les verras pas grandir. Et hormis Rachid, les autres ne se rappelleront même pas de toi. - Raison de plus pour leur parler de moi souvent. Sait-on jamais, peut-être que cette guerre prendra fin rapidement, et que je reviendrais auprès de vous la tête haute, et le cœur fier. - Et si jamais tu ne revenais pas ? - Eh bien, vous serez tous fiers de moi. Et mes enfants pourront vivre en toute quiétude sous le ciel de l'indépendance. - Tu crois que nous atteindrons cette indépendance Mahmoud ? Tu crois que les “Roumis” vont lâcher prise et rentrer chez eux sans rechigner ? - La partie ne sera pas facile certes. Mais l'espoir est bien plus grand. Il faut y croire Fettouma. Ces hommes qui ont déclenché la Révolution, savent très bien à quoi s'en tenir. Et avec l'aide de Dieu, nous gagnerons cette guerre. Fettouma se calme. Son mari paraissait sûr de lui. Il avait certes toujours cet air triste, mais, elle comprit qu'il n'avait plus le choix, et que sa décision était prise depuis plusieurs jours déjà. Elle passe le reste de la nuit blottie contre lui. Et tente de s'imprégner de sa présence afin de la garder le plus longtemps possible dans ses souvenirs. Elle lui caresse les cheveux et le visage, et se promet de prier pour lui chaque jour, afin que Dieu le protège et le lui rende sain et sauf. (à suivre) Y. H.