“Nous avons préservé les mosquées et les imams contre ces idées. Et les tenants de ces idées se sont confinés dans les couloirs des universités et aux abords de certaines mosquées”. Cette déclaration a été faite jeudi par le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Bouabdallah Ghlamallah, au cours d'une séance plénière, au Conseil de la nation, consacrée aux réponses aux questions orales. Aux yeux du ministre “les idées salafistes qui dénaturent l'histoire et travestissent la réalité ne sont plus une menace pour la référence religieuse nationale”. Cette prévention contre les extrémistes religieux s'est faite, entre autres, grâce au mode de recrutement des imams. Sur cette question, le ministre indiquera que “l'engagement à la défense de la référence religieuse nationale est devenu un critère de recrutement des imams”. Et pour cause, “la mosquée est une institution sociale qui doit travailler en coordination et en harmonie avec les autres institutions”. La relation de l'imam avec l'association religieuse, qui pose parfois problème et travestit leur mission, a été aussi au centre des préoccupations des sénateurs. Sur cette question, le ministre qui fera observer que “cette relation est régie par les lois de la République”, annoncera que les affaires religieuses “attendent que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales présente le projet de révision de la loi sur les associations pour proposer un amendement à même d'éviter tout différend entre les imams des mosquées et les associations religieuses”. À ses yeux, il s'agit d'une proposition dont la finalité est “d'éviter que la mosquée ne soit empreinte d'une tendance sectaire ou partisane par les tenants de telles idées”. Aussi et tout en faisant remarquer que l'actuelle loi sur les associations est une loi générale, le ministre notera que “l'amendement portera sur la spécificité de l'association qui gère la mosquée et qui est différente de toute autre association”. S'agissant des Imams qui ont refusé de se lever pour saluer l'hymne national “Kassaman”, le ministre a annoncé qu'ils “ont été présentés devant le Conseil scientifique où ils se sont expliqués sur ce comportement qui n'émanait ni d'une désobéissance ni du non-respect des symboles de l'Etat algérien et ont présenté des excuses”. Le ministre a fait observer que le Conseil scientifique a orienté ces imams vers la commission paritaire qui a adopté les recommandations du Conseil scientifique en vertu desquelles ces imams sont “interdits de prêche pour une durée indéterminée”. Et de noter “bien que l'incident soit limité dans le temps et l'espace, tous les imams du pays l'ont condamné”. Quid de la construction de la mosquée d'Alger ? Le ministre s'est dit “optimiste” devant les pas franchis. La commission nationale des marchés, a-t-il dit, “étudie les cahiers des charges dans le détail”, notant que de grandes entreprises de par le monde sont intéressées par ce projet. Aussi, sur les fonds de la zakat, le ministre dira que “des instructions ont été données pour que ces fonds ne restent pas dans les caisses”. Intervenant en outre sur l'encadrement des mosquées à l'échelle nationale, le ministre expliquera qu'“il y a 55% d'imams titulaires, 15% d'imams officiants, 20% d'enseignants du Saint Coran et d'agents de mosquées, et 10% de diplômés universitaires bénévoles en attente de recrutement”. Par ailleurs, le membre du gouvernement annoncera dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, qu' “il sera procédé à l'extension de 8 instituts islamiques de formation de cadres religieux afin d'en augmenter la capacité d'accueil”, ainsi que “la construction de 5 instituts islamiques nationaux et une école nationale supérieure de formation de cadres religieux”, a indiqué M. Ghlamallah. La construction de 15 écoles coraniques-pilotes à système résidentiel dédiées à l'enseignement du Coran et des sciences de la chariaâ et la réalisation de 15 autres écoles coraniques durant le prochain plan, figurent parmi les projets du gouvernement. La construction de 30 mosquées pôles, une dans chaque chef-lieu de wilaya, dont 15 inscrites dans le cadre de l'actuel plan, et le reste dans le prochain, est également au programme.