Les performances de notre élite nationale de judo lors des derniers championnats du monde disputés à Osaka au Japon ont été des plus médiocres pour ne pas dire les plus faibles de ces dernières années, avec un “exploit”: placer une seule athlète à une 9e place. Les huit judokas sélectionnés dont trois filles pour défendre les couleurs nationales dans cette compétition sont passés à côté de leur sujet en ratant leurs sorties comme des débutants. Rares étaient nos représentants qui ont passé deux tours, se contenant d'une brève apparition sur le tatam pour être renvoyés “refaire leur préparation”. En effet, si Soraya Haddad a réussi à faire quatre combats avec deux victoires et deux défaites, les autres ont tous été surpris par leurs adversaires, même les deux boursiers olympiques Salima Souakri et Amar Meridja et autres chevronnés que sont les Noureddine Yacoubi et Khaled Meddah et Mohamed Bouaichaoui. Tous ces athlètes, qui sont champions d'Afrique et champions d'Algérie en force et à plusieurs reprises avec des médailles dans les tournois internationaux pour certains, n'ont pas été à la hauteur de l'événement qui semble les dépasser à grande vitesse. Le directeur des équipes nationales, M. Nacer Ouarab, invité sur le plateau de la télévision a longtemps cherché des justifications de ce ratage avant de le faire endosser au décalage horaire pour Souakri et à l'aspect psychologique pour Amar, les deux athlètes, classés 5e au dernier mondial et sur lesquels tous les espoirs reposaient. Fuyant la vérité de dire que nos judokas n'étaient pas au point à Osaka, le DEN affirme qu'ils ont été battus par des athlètes “de niveau mondial” comme si les nôtres sont à leurs premières participations à ce niveau. Le niveau très élevé du Mondial a été l'autre raison avancée par le DEN qui, au lieu d'expliquer techniquement ou tactiquement les défaites de ses protégés, est allé à la recherche d'arguments peu convaincants. La vérité est tout autre et il faut avoir le courage de dire que le judo national, comme d'ailleurs d'autres sports à l'image de l'athlétisme (en dépit du titre mondial de Djabir Guerni sur le 800 m), le handball, le football ne peut plus se mesurer avec l'espoir de bons résultats à l'élite mondiale. Plusieurs entraîneurs et techniciens tentent de tirer la sonnette d'alarme sur la situation, mais en vain et parmi eux, ceux du judo qui reconnaissent que l'équipe nationale qui “tourne” avec les mêmes éléments depuis un certain temps ne peut plus aller de l'avant et il faut, ont-ils dit, “du sang nouveau à la sélection, des athlètes jeunes à la recherche de résultats”. L'autre aspect est purement technique car relevant de la préparation spécifique de chaque international et le staff actuel ne semble pas en mesure d'assurer. Un petit coup d'œil sur le palmarès des mondialistes et celui de leur entraîneur démontre le grand écart qui existe entre eux et les athlètes qui sont à leur 2e et 3e Mondial et ayant fait une olympiade en passant par les manifestations continentales et régionales dépassent en expérience de loin leur entraîneur qui se contente parfois d'assister à la séance d'entraînement des athlètes pour qui il n'a rien à apporter. Les athlètes le disent aussi et confirment également que le travail au niveau des clubs est faible. Sans recyclage et sans suivi adéquat, l'entraîneur perd sur le plan du technique notamment en judo où la technique des prises évoluent très rapidement et se retrouve incapable de suivre sans athlète. Il y a aussi tout l'environnement du sport national qui ne répond plus et la réalisation de performances qui passe obligatoirement par la formation à la base des jeunes en mesure de remplacer Salima Souakri et Amar Meridja et autres Noureddine Yacoubi qui, avec d'autres moyens, une autre prise en charge auraient pu monter sur le podium mondial ou olympique, il y a longtemps. M. A.