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La montagne oubliée d'Ouled Selam
Batna
Publié dans Liberté le 28 - 12 - 2010

Le village de Ouled Selam et les habitants des différents douars et dechras (Lemgam, Tindaouine, Kef Azouguegh, Tadouth…) semblent être victimes d'un découpage administratif (réellement électoral) qui ne leur était pas favorable et qui ne leur avait pas apporté le développement et la croissance tant promis.
Un peu plus en retard que d'habitude, l'hiver s'invite chez les Ouled Selam et dans toute la région. Le mercure a dégringolé au-dessous de zéro, même si les montagnards connaissent et mieux que personne le pays et sa rudesse, il n'en demeure pas moins, qu'aussi bien le village de Ouled Selam que la dizaine de mechtas des alentours, ont toujours été considérés comme déshérités et ils le sont encore. Avec ses 20 000 habitants, sur un important axe routier, la RN77 entre la capitale des Aurès (Batna) et la capitale des Hauts-Plateaux (Sétif), commune depuis 1963, le village de Ouled Selam et les habitants des différents douars et dechras (Lemgam, Tindaouine, Kef Azouguegh, Tadouth…) semblent être victimes d'un découpage administratif (réellement électoral) qui ne leur est pas était favorable et qui ne leur a pas apporté le développement et la croissance tant promis. Santé, transport, scolarité, télécommunications, autant de sujets que nous avons abordés aussi bien avec les citoyens autour d'un café, qu'avec le vice-président de l'Assemblée populaire communale.
Un village déshérité…
Ouled Selam est incontestablement le village qui a connu le plus fort exode vers les autres villes et plus particulièrement, vers la ville de Batna, où des quartiers entiers, ont pris des noms d'Ouled Selam. Pour de multiples raisons, mais plus particulièrement l'absence des chances de travail, mais aussi la décennie noire, il a vu le départ de centaines de familles, à la recherche de la quiétude et de la sécurité. Ce sont les habitants des zones rurales, dont certains sont à plus de 10 km du village et sans moyens de transport hormis l'utilisation des animaux ou la marche à pied. Au café de l'indépendance, des citoyens ont bien voulu nous parler de leur quotidien et ils le font avec grande humilité, bon sens paysan exige. Brahim, chef de famille, habite à plus de 3 km du village, il nous dit : “Ce matin je suis parti du douar vers 6h. Je dois acheter du gaz en butane (2 bouteilles à 200 DA chacune) car nous n'en avons plus, et c'est interdit de chauffer au bois. Je n'ai pas un travail fixe, je travaille chez des propriétaires de terre. Je sais labourer, semer, je connais bien ce métier, mais ça ne rapporte pas beaucoup, surtout avec les dépenses des enfants scolarisés.” Autour de la table au café, Brahim n'est pas le seul dans cette situation, beaucoup viennent des hameaux voisins, pour faire les courses et certains reconnaissent que les choses se sont nettement améliorées. L'instauration de la sécurité dans la région et la réfection de certaines routes ont permis aux taxis de reprendre d'une certaine manière le transport rural, mais dont les tarifs sont excessivement chers. Le garçon de café qui, lui, réside au village même, invoque un autre problème, celui du transport des enfants des douars, car beaucoup d'entre eux trouvent refuge au café, alors que ce n'est pas un lieu pour les enfants. “L'unique bus qui fait la tournée amène les enfants tôt le matin, un bon nombre arrive avant l'ouverture des écoles, ils ne savent pas où aller, alors ils viennent ici, pour se réchauffer, bien sûr on ne peut pas les chasser, mais c'est ici, qu'ils apprennent à fumer, alors qu'ils ne sont que des enfants.” Dehors, le froid glacial ne laisse aucun choix aux piétons, sauf accélérer le pas pour s'abriter là où ils peuvent, images des années 1970 avec la 404 bâchée où s'entassent des voyageurs de tous âges par manque de moyens de transport et pourtant cela se passe en 2010.
Un jour d'audience au bureau du P/APC…
C'est un jour de réception où les citoyens sont debout dans les couloirs et attendent leur tour. Leurs requêtes sont quasiment les mêmes : demandes d'aide à la construction rurale, mais là aussi, entre demande et offre il y a un gouffre. Un vice-président, Chaâbane Aberkane, nous dit à ce propos : “Notre ville donne l'impression d'être abandonnée alors que nous sommes sur un axe routier très important, mais pour le moment nous, nous n'en bénéficions pas. À vrai dire, le découpage administratif nous a beaucoup lésés. Ce découpage aurait dû rapprocher le citoyen de l'administration, mais il a produit l'effet inverse. À titre d'exemple, au lieu d'être rattachés à la daïra de Mérouana qui se trouve à peine à 20 km, nous sommes rattachés à Ras Laâyoune, qui se trouve à plus de 50 km. C'est impensable, car ça devient un parcours du combattant pour le citoyen qui souffre déjà du manque de transport. Nous n'avons qu'un autocar des années 1980, qui a pour mission, de faire le ramassage scolaire dans 5 mechtas. Or, le nombre des scolarisés est de 1 200 élèves. Je n'oublie pas de signaler un microbus de la solidarité de 20 places.” Une liste de tracasseries, que l'Assemblée communale populaire ne peut résoudre en l'état actuel des choses.
Cependant, le souci majeur et qui semble préoccuper sérieusement les responsables locaux reste l'attribution d'aide à la construction locale, il n'y a aucune commune mesure entre ce que demande les citoyens et ce que leur offre l'administration, c'est un sujet sensible et notre interlocuteur, ne cache pas son désarroi : “Nous avons plus de 1 500 demandes à la construction locale, et je considère que c'est une bonne chose, car les citoyens veulent se fixer dans leur pays, au lieu de subir l'exode. Or, on nous en accorde à peine une vingtaine, c'est insignifiant. Il faut faire un effort dans ce sens, et nous avons plusieurs fois demandé aux responsables de la wilaya de revoir à la hausse ces attributions.” Le souci que partagent tous les villages auressiens n'épargne pas Ouled Selam, à savoir l'absence d'une maternité ou du moins une salle pour les accouchements.
Ici les villageois ironisent en disant que ce sont les taxis au noir (fraudeurs) qui se sont transformés en lieu d'accouchement, car les citoyens se déplacent souvent vers d'autres villes où les hôpitaux sont équipés.
Aussi bien les citoyens que les responsables, sont d'accord sur un point, seul le retour à la terre, peut garantir un meilleur avenir pour la région et ses habitants. Au moins un point positif, dans un cadre quelque peu sombre.


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