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Amine Boumediene : “Être artiste c'est difficile, même aux Etats-Unis” IL A REÇU, AVEC SES CAMARADES DU FILM MUSICAL “ESSAHA”, LE PRIX DE LA MEILLEURE INTERPRETATION MASCULINE AU FIFAO
Dans cet entretien, ce comédien (également rappeur) revient sur son rôle de “Kawazaki” dans Essaha, sur le prix collectif au Fifao et sur ses différentes expériences dans le domaine du cinéma. Liberté : Vous avez reçu l'Ahaggar d'or de la meilleure interprétation masculine avec vos camarades comédiens dans Essaha. Alors, un prix, ça fait quel effet ? Amine Boumediene : J'avais, la veille du palmarès, un pressentiment en raison des réactions du public et puis des invités, notamment libanais et syriens, qui ne comprenaient pas tout ce qu'on disait dans le film mais qui riaient tout de même. Je suis de toute façon très content pour moi et mes camarades. Comment a démarré l'aventure Essaha pour vous ? J'ai participé au casting et j'ai été retenu. Mais ce qu'il faut tout de même savoir c'est qu'une comédie musicale n'est pas comme un film. J'avais déjà travaillé sur le film les Ailes brisées, de Rochd Djigouadi, et j'avais fait auparavant de la musique et des clips, mais faire une comédie musicale c'est tout à la fois. C'est savoir fusionner et synchroniser le chant, la danse et la comédie. Avant Essaha, je ne connaissais pas tout cela. Je ne savais pas comment ça se passe sur le plateau. C'était vraiment une nouvelle expérience. Et le casting était difficile, car il fallait passer devant le réalisateur, puis le chorégraphe et ensuite le directeur artistique (Salim Aïssa, également scénariste du film). En somme, il n'y a pas que le jeu qui compte. On a fait, par la suite, trois mois de préparation, puis on a entamé le tournage qui a été difficile. Pour ma part, j'ai eu quelques difficultés en danse, comme d'autres de mes camarades ont eu des problèmes dans le chant ou la comédie. C'est difficile d'être un artiste complet d'autant qu'on n'a pas une industrie cinématographique. Vous deviez en plus tourner une série et vous vous êtes retrouvé en train de tourner un long métrage et une série de 16 épisodes… Initialement, Essaha n'était pas prévu en film pour grand écran, c'était une série de 16 épisodes pour la télévision. Mais le projet était beau et donc on a tourné les deux. Et les conditions étaient quelque peu difficiles, notamment climatiques, puisqu'on a commencé en juin et il a fait très chaud cet été-là. Ensuite, l'hiver fut également très froid. On était fatigués car le rythme était soutenu, mais il y avait une bonne entente entre les comédiens car dès le départ, on s'était entendu sur cela. N'est-ce pas un peu difficile d'être artiste à temps complet en Algérie ? C'est vrai, mais être artiste, c'est difficile même aux Etats-Unis. Cependant, c'est difficile parce qu'on n'a pas encore une industrie. Dans le vol Oran-Alger, j'ai discuté avec un des membres du jury du festival qui est du Maroc. Il m'a dit l'intérêt qu'il porte pour Essaha. Pour lui, le sujet, le style font penser à un film marocain. “S'il sortait au Maroc, il ferait un tabac”, m'a-t-il affirmé. Lorsque j'ai discuté avec le producteur d'Essaha, il m'a dit que les Tunisiens s'intéressaient également au film. Et ce serait une excellente chose que le film soit distribué au Maghreb. Ce qui boostera la production. Vous faites également partie du casting du film Parfum d'Alger, de Rachid Benhadj. Comment qualifiez-vous cette nouvelle expérience ? C'est un petit rôle. Mais un petit rôle dans un grand film, ça vaut le coup. Quand l'assistant du réalisateur m'a contacté, j'ai tout de suite dit oui, d'autant que le directeur photo du film est le grand Vittorio Storaro. C'est une nouvelle et belle expérience. C'est très professionnel.