Il a 25 ans et croque la vie à pleines dents. Un jeune comédien qui commence à se faire remarquer dans le milieu cinématographique. Ça tombe bien, Amine Boumedienne s'est distingué dans le film musical Essaha grâce à un jeu truculent et frais, non dénué d'émotion, candide et persévérant, dans la peau de Kawazaki, un parkingeur, mordu de football. Amine alias Amine la Rage est rappeur. Il a déjà joué au cinéma dans Des Ailes brisées (Roshd Djigouadi, 2008) et Zenka Story (Yahia. Mouzahem, 2010). Rencontre avec le sémillant Amine au talent prometteur. L'Expression: Vous avez crevé l'écran dans le film musical de Dahmane Ouzid, Essaha. Avant de nous parler de cette aventure artistique pourriez-vous d'abord vous présenter à nos lecteurs? Amine Boumedienne: Je suis auteur, interprète et chanteur. J'ai débuté la scène musicale dans le style rap. J'ai aussi évolué au théâtre au sein de l'association Mustapha-Kateb. J'ai joué dans pas mal de pièces grâce à cette troupe et la formation que j'ai suivie. J'ai commencé au cinéma en 2006, en jouant dans le film de Roshd Djigouadi, Des Ailes brisées, en 2008, j'ai aussi joué dans une série télé Zenka Story, et en 2010, cette année donc, j'ai pu interpréter mon premier principal rôle dans la comédie musicale Essaha de Dahmane Ouzid, produite par Belkacem Hadjadj. On m'a repéré à la suite d'un casting. Pourriez-vous nous parler de votre rôle, est-il inspiré du vécu algérien? Je campe le rôle de Kawazaki, un jeune féru de football et en particulier de l'Equipe nationale, un fan d'El Mouloudia. Il surveille aussi le parking. C'est un rôle de composition, car il est un peu spécial par rapport à ses copains. Il a son propre humour, ses gestes et «sorties». Qu'est-ce qui vous a plu dans ce rôle? Ce que j'ai aimé dans ce rôle, est cette liberté qui lui est propre. Il n'est pas limité. Tu prends l'informaticien, il ne peut pas faire n'importe quoi et «bouger gauche- droite». Mon rôle était difficile et si tu t' y mets vraiment, tu te rends compte que cela demande beaucoup de travail. Pensez-vous que ce film réponde aux attentes des jeunes Algériens? Bien sûr, car c'est le premier produit qui rassemble une flopée de jeunes. Le scénario est bien ficelé et l'histoire reflète bien le vécu des jeunes et de ce qui nous arrive. On le sent bien, car ça parle de nous. De quelle façon? Est-ce par rapport au langage du genre populaire? Oui, mais par contre, ce ne sont pas tous les personnages qui parlent comme ça. Je ne sais pas si vous l'aviez remarqué. Je vous donne un petit exemple concernant le dialogue libre. Moi j'utilisais beaucoup plus le langage de la rue et l'argot, les autres étaient plus classiques. Un informaticien ne pouvait pas parler comme Kawazaki qui n'a pas été à l'école et est devenu gardien de parking. On s'est tous retrouvés dans ce film car c'est quelque chose de nouveau, traité entre jeunes et qui évoque leurs réels problèmes dans notre société, notamment el harga, le chômage, le casting pour les jeunes artistes. Chacun dans son domaine a des soucis. Et vous alors, quels seraient vos rêves en tant que jeune? Mon rêve est de pouvoir continuer à travailler dans le cinéma. Et j'aimerai bien faire plus tard un one-man-show. Il est déjà en pleine préparation. On croit savoir que vous avez tourné dans le film Parfums d'Alger de Rachid Benhadj... Exact. C'était un petit rôle, celui du policier. Bon, il n'y a pas de petit ou grand rôle, mais par contre, comme c'était un grand film j'ai bien travaillé. Avec aussi le directeur photo, Victorio Storano, l'un des meilleurs du monde, cela m'a beaucoup stimulé pour donner le meilleur de moi-même. J'ai été sélectionné pour participer dans ce film suite à un casting également et je pense que Rachid Benhadj a vu le long métrage Des Ailes brisées, dans lequel j'ai interprété le rôle du méchant, le contraire de Kawazaki. Des projets en vue? Oui, mais ce n'est pas encore officiel. Ce sont plus des contrats moraux et donc je ne peux encore en parler. Ce sera pour après le Ramadhan.. En tant que jeune artiste, comment vous sentez-vous en Algérie? Il y a un instant, j'étais en train d'en parler à mon ami. Etre artiste en Algérie c'est très difficile. Il y a deux versions de Essaha, une version long métrage et une autre sous forme de série pour le compte de l'Entv. La télé, c'est connu, cela se consomme principalement durant le Ramadhan. On attendait tous que le feuilleton passe durant ce mois. Comme par hasard, hier le producteur m'a appelé et m'a informé que la série passera à la télé après le Ramadhan pour des raisons spéciales car, a-t-il dit, il y a de la danse, de la musique dedans, etc. Moi, en tant que comédien, cela ne m'aide pas. J'aurais aimé qu'il passe ce mois-ci pour me faire remarquer, pourquoi pas par des réalisateurs et ce, pour booster ma carrière. En même temps, vous avez choisi cette voie et vous savez qu'elle est semée d'embûches... Oui, tout à fait, c'est un choix et on espère continuer le parcours. J'ai choisi la comédie, je me dois de continuer dans cette voie.