Pour M. Baïri, président de l'AC2A (Association algérienne des concessionnaires automobiles), la baisse des importations a atteint 20% à 22% en cette fin 2010. “Selon l'ensemble des concessionnaires, membres de l'association regroupés dans l'AC2A, il faudra s'attendre à une baisse supplémentaire de 10% du volume des importations pour 2011.” Les raisons de cette baisse seraient connues : “Taxe sur les véhicules neufs instaurée en juillet 2008, crédit documentaire devenu systématique, suppression du crédit à la consommation. La demande allait croissant entre 2006 et 2009. C'était une demande forte, en constante croissance, qui a été stoppée net par les mesures que j'ai évoquées”. Les raisons qui ont poussé les pouvoirs publics à opter pour une telle politique résideraient dans le choix de financer les gros projets publics. Mais, ajoute-t-il, “l'Algérie n'est pas seule dans ce cas, puisque l'industrie automobile est en train partout de subir le contrecoup de la crise économique mondiale. Le marché de l'automobile en Egypte, au Maroc, en France et dans toute l'Europe est à la baisse. Nous nous préparons à nous adapter comme tout le monde à la nouvelle donne du marché sans baisser les bras”. Les données du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) confirment cette tendance. Les statistiques douanières enregistrent une chute de 16,4% des importations de véhicules durant les neuf premiers mois 2010. Selon les mêmes sources, l'Algérie a importé 241 992 véhicules au cours des neuf premiers mois de 2010 contre 289 670 sur la même période de l'année écoulée, soit une baisse de 16,46%. La facture des importations des véhicules a également reculé à 228,2 milliards DA durant les neuf premiers mois de l'année en cours contre 287,8 milliards DA à la même période en 2009, précise le Cnis des Douanes. De janvier à fin septembre de l'année écoulée, la quarantaine de concessionnaires, activant actuellement en Algérie, a importé 226 699 véhicules pour un montant de 206,9 milliards DA contre 274 889 pour un montant de 267,7 milliards DA à la même période de l'année écoulée, soit une baisse de 17,53% en termes de nombre de véhicules. Les importations de véhicules par les particuliers, quant à elles, ont connu une légère hausse de 3,46% en termes de nombre, passant à 15 293 unités pour un montant de 21,2 milliards DA les neuf premiers mois de 2010 contre 14 781 unités pour 20,1 milliards DA à la même période 2009, détaille l'organisme douanier. La baisse des importations de véhicules entamée depuis le début de l'année 2009, explique-t-on, intervient dans le sillage des effets de la crise économique internationale, de la suppression du crédit automobile en Algérie, en 2009, et des taxes introduites en 2008 afin de réguler le marché de l'automobile. Il semble bien que la tendance baissière sera répercutée durant l'année 2011, si aucune décision importante n'est prise, en ce qui concerne la taxe sur les véhicules neufs, le crédit documentaire, et surtout le retour au crédit à la consommation (véhicules neufs).