Le communiqué n'évoque pas d'action dans l'immédiat concernant le remplacement des deux “exclus” du comité central. Le mouvement de redressement et de l'authenticité du FLN a réagi par la dénonciation à la décision du secrétaire général et du comité central du parti de geler la qualité de membres du CC d'El-Hadi Khaldi et de Mohamed-Seghir Kara. Les redresseurs s'attaquent également au président de la commission de discipline, Omar El-Ouzzani, qualifié d'ami intime de Belkhadem, tout en jetant le doute sur le “passé”. “Pour ceux qui ne le connaissent pas, ils n'ont qu'à s'adresser aux moudjahidine et militants des wilayas de Médéa et de Blida.” Considérant encore une fois le CC illégitime, le mouvement de redressement rejette, dans un communiqué, la décision tout en qualifiant l'attitude des membres de cette instance de “servilité et de reddition devant la volonté du secrétaire général”. Une décision, en définitive, “illégale, dictée par des instincts haineux de vengeance du SG, de connivence avec son ami Omar El-Ouzzani”. Ainsi, Belkhadem, selon le communiqué, “donne la preuve qu'il domestique ladite commission (de discipline) et la modèle à sa guise et selon son bon vouloir, en faisant d'elle une marionnette et un outil de répression entre ses mains ; ce qui confirme son esprit autoritaire, despotique, individualiste et revanchard”. Outre l'assouvissement de “ses caprices et ses visées”, le SG est accusé ouvertement de vouloir “étouffer toute voix opposante et liquider des militants honnêtes et fidèles au parti”. Il est soupçonné également “d'œuvrer inlassablement à remplacer la composante humaine du parti tout en tenant de le vider de son contenu idéologique en le déviant de sa ligne politique”. Le communiqué n'évoque pas d'action dans l'immédiat concernant le remplacement des deux “exclus” du comité central. Les redresseurs ouvrent, en revanche, un autre front dans le but, sans doute, de couper les “vivres” à l'actuelle direction du parti. En effet, évoquant le chapitre financier, ils reprochent au CC de l'avoir expédié “comme le veut l'usage lors de l'examen du dossier du budget”. Un examen pour “s'assurer de la régularité, de la conformité et de la sincérité des opérations liées aux dépenses d'une part, et de s'informer sur le sort réservé aux dons financiers prodigués par les (bienfaiteurs) comme les désigne Belkhadem, d'autre part”. Après l'affirmation de leurs soupçons sur la gestion des finances du parti, les redresseurs estiment que les institutions publiques doivent réagir pour “enquêter sur les finances et les dépenses du parti conformément à la loi”. Manifestement, les répliques du séisme au FLN ne risquent pas de cesser de sitôt, d'autant plus que les redresseurs ne semblent pas prêts d'abandonner leur campagne de harcèlement de Belkhadem qu'ils présentent désormais comme le mal du parti.