L'année 2010 tire à sa fin en laissant en suspens quatre grands projets du plan quinquennal 2005-2009 : l'autoroute Est-Ouest, le métro d'Alger, le tramway d'Alger et la seconde rocade sud d'Alger. Ces grands projets phares pour le pays résultent de contrats signés dans la période du début du plan, 2005-2006. Devant être livrés initialement, selon les propos des ministres en charge des dossiers (Transports et Travaux publics), avant la fin de 2009, ces projets jouent aux prolongations. Il faut dire que ce retard dans la livraison de ces projets constitue un véritable obstacle pour l'avancement économique du pays en ce sens que le gouvernement s'apprête à lancer un nouveau plan d'investissement public pour la période 2010-2014. Sur cette question, il est utile de spécifier que le retard dans la livraison des projets qui est constamment décrié n'arrive pas à s'arranger, même quand les ministres en charge des dossiers appellent à leur finalisation et à leur achèvement. Une multitude d'interrogations se posent se faisant par rapport aux raisons qui endiguent l'achèvement de ces projets dans leurs délais de réalisation tels qu'annoncés par leurs promoteurs. S'agit-il d'un problème de gestion des projets ? Est-il question de partenaires étrangers qui n'auraient pas respecté les cahiers des charges ? S'agit-il sinon d'une estimation erronée des coûts et des délais de réalisation de ces infrastructures par les bureaux d'études censés accompagner ces réalisations ? Il faut dire qu'à chaque fois que les ministres en charge de ces projets ont eu à s'exprimer sur ces questionnements, il n'ont apporté que des réponses partielles, répétitives et peu convaincantes. Le président Bouteflika, qui a constaté le retard criant dans la réalisation de ces infrastructures, a eu à instruire le gouvernement de mettre un coup d'accélérateur pour leur finalisation. Il faut rappeler, à ce sujet, que le chef de l'Etat a exigé dans la foulée à ce que “le vaste plan d'agrandissement du réseau ferroviaire soit réalisé dans les délais afin d'accélérer le développement économique du pays”. Dans le même temps, le Président a indiqué, pour hâter les choses, que le secteur des transports a pour caractéristique de générer le développement économique et industriel dans les zones qu'il dessert. Ce constat impose au gouvernement et à l'ensemble des opérateurs impliqués dans la réalisation des projets de mener à terme et dans les délais l'ambitieux programme ferroviaire retenu pour le pays. À ce sujet, Amar Tou, le ministre des Transports, qui a évoqué quelque “445 km de nouvelles voies ferrées qui ont été mis en service en 2009, et 865 l'ont déjà été cette année ou le seront avant fin décembre”, et “plus de 1 200 km de nouvelles lignes ferroviaires sont en cours de réalisation, tandis que 5 866 km sont en phase d'étude avec 48 projets”, n'a pas pu expliqué objectivement le retard dans la livraison du tramway d'Alger. Il faut dire qu'au total, il s'agit de 13,2 milliards de dollars engagés par l'Etat algérien dans lesquels l'autoroute Est-Ouest tient la part du lion (11,3 milliards de dollars) et dont le début de règlement en 2007 a provoqué le pic des transferts de la balance des services. La réalisation du projet du métro d'Alger a coûté 90 milliards de DA, soit 1,2 milliard de dollars. “Sa mise en service interviendra à la fin de 2010”, a indiqué Amar Tou. Espérons que cela puisse être le cas.