Devant les nombreuses difficultés que rencontrent les Algériens pour obtenir le visa d'entrée sur le territoire français, qui n'est pas garantie une fois arrivés dans les aéroports de l'hexagone, le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Halim Benattalah, a qualifié d'obstacles les nouvelles mesures restrictives appliquées par la France. Ne mâchant guère ses mots, le responsable algérien a mis en exergue l'existence d'un “consensus national” autour des nouvelles mesures des autorités françaises dans d'octroi de visas d'entrée aux hommes d'affaires algériens, en affirmant que “l'ensemble des Algériens considèrent ces mesures discriminatoires”. En effet, dans une déclaration à la presse à l'issue d'une rencontre avec des représentants d'organisations patronales et d'opérateurs économiques algériens, il a indiqué que : “Ces nouvelles mesures d'octroi de visas aux Algériens, plus restrictives encore, sont de nouveaux obstacles qui vont créer de nouvelles difficultés dans les mouvements d'affaires”. Poursuivant dans le même ordre d'idées, il soulignera que ces nouvelles mesures “ont profondément touché les hommes d'affaires, la dignité de l'ensemble des Algériens. Cela devient, assurément problématique”. Argumentant, il affirmera que “le questionnaire, que les demandeurs de visas doivent remplir, comporte des questions intrusives qui laissent supposer que tout Algérien, même s'il est aisé, est considéré comme un immigrant potentiel”. Il relèvera la nécessité de “s'interroger sur les nouvelles mesures quant à leur portée”, car, selon lui, “tout Algérien a des raisons légitimes de se déplacer”. Par ailleurs, il mettra l'accent sur l'importance de “s'assurer qu'il y ait effectivement un consensus national sur cette affaire pour ne pas laisser croire à notre opinion qu'il y a une catégorie d'Algériens qui est privilégiée et qu'il y en a une autre qui va faire les frais de ces nouvelles mesures”. Quant à l'importance de la réunion avec les opérateurs économiques algériens, le secrétaire d'Etat estimera qu'elle constitue un éclairage important pour nous (les diplomates algériens) “en prévision des négociations consulaires prévues à la fin du mois avec le partenaire français”. Dans cette optique, il assurera que ces négociations vont intégrer ce nouvel élément dans l'octroi de visas de court séjour aux Algériens. Même son de cloche chez le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), Habib Yousfi, qui n'a pas manqué d'exprimer son “indignation” au sujet des nouvelles mesures instaurées par les services consulaires français, affirmant que celles-ci suscitent “le mécontentement” de tous les opérateurs économiques algériens. Il ira plus loin en qualifiant la démarche des services consulaires français de “dangereuse”, parce qu'estimant que ces nouvelles mesures se répercuteront négativement sur les relations économiques entre les deux pays. Quant au président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Mohand Saïd Naït-Abdelaziz, il qualifiera les nouvelles mesures d'octroi de visas aux hommes d'affaires algériens de “discriminatoires” dans la mesure où elles ne concernent que les Algériens. “C'est une mesure inacceptable et inutile”, a-t-il affirmé, faisant savoir que son organisation compte interpeller ses partenaires économiques français pour “faire pression sur les autorités françaises afin d'annuler cette mesure”. Le vice-président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Nadir Bouabbès, indiquera que son organisation avait exprimé aux autorités algériennes le mécontentement des hommes d'affaires algériens à l'égard de ces mesures “restrictives”. Il estimera que “c'est l'ensemble des procédures d'octroi de visas pour la France qu'il faut revoir pour faciliter la libre circulation des personnes et encourager les relations économiques”.