Des émeutes ont éclaté avant-hier dans plusieurs localités de la wilaya de Boumerdès. À Boudouaou, le bureau de poste de la localité de Benturquia ainsi que l'annexe de la mairie ont été incendiés. L'université, qui se trouve dans les enivrons, a été saccagée et des équipements informatiques volés. À Boumerdès, deux véhicules appartenant à la douane ont été également incendiés. À Bordj Ménaïel, le siège du tribunal et celui de la Cnep ont été saccagés. Les manifestions ont commencé le matin à Naciria où des centaines de jeunes ont bloqué la RN12 reliant Alger à Tizi Ouzou paralysant la circulation durant plusieurs heures. Avant même que ce tronçon ne soit libéré, d'autres jeunes de la commune de Bordj Ménaïel envahissent, eux aussi, la même route et déposent des blocs de pierres, des troncs d'arbres et autres objets au milieu de la chaussée. De nouveau, la RN12 se trouve coupée à la circulation. Les jeunes manifestants de cette localité se regroupent ensuite au centre-ville et tentent de se rapprocher des édifices publics gardés par des policiers dépêchés en grand renfort. Des batailles rangées éclatent peu après entre des groupes de jeunes manifestants et la police. Les jeunes lancent des pierres et les seconds répliquent par des bombes lacrymogènes. On dénombre plusieurs blessés légers parmi les manifestants et la police. Quelques heures plus tard, c'est la ville des Issers qui, à son tour, est touchée par les troubles. Des centaines de jeunes barricadent les principaux axes de la ville avant de s'affronter avec la police après qu'ils eurent tenté d'incendier les édifices publics de la ville mais aussi l'usine de Socothyd. Les émeutes se propagent à Si Mustapha et à Tidjelabine où des jeunes par petits groupes ont installé des barricades au milieu de la chaussée paralysant la circulation automobile. Les manifestations gagnent ensuite la commune de Boumerdès où les échauffourées entre de jeunes émeutiers de la cité des 800-Logements et la police ont duré jusqu'à 22h. Malgré le dispositif mis en place, deux jeunes réussissent à pénétrer à l'intérieur du parc de la Direction locale de la douane et mettent le feu à des véhicules. Deux véhicules sont brûlés avant que les pompiers n'arrivent pour stopper la propagation du feu qui allait tout détruire sur son passage. De nombreux commerçants ont fermé boutique alors que des citoyens ont fui le quartier en raison des gaz étouffants dus aux bombes lacrymogènes. Au même moment, de violentes manifestations sont signalées à Boudouaou, notamment à cité Benturquia tout près de l'université. Ici, la police n'a pas pu empêcher les manifestants à se rapprocher de l'agence postale de la localité et de l'annexe de la mairie qui la jouxte qui seront toutes les deux incendiées Mais avant de mettre le feu, des jeunes encagoulés ont dévalisé la poste et saccagé tous les bureaux. Tous les documents qui s'y trouvaient ont été brûlés ou jetés. Le même sort a été réservé à la structure administrative de l'APC. Les manifestants se sont dirigés ensuite vers l'université de droit où ils arrivent à pénétrer dans les bureaux pour voler plusieurs équipements informatiques, notamment des ordinateurs, des photocopieuses et des imprimantes. Avant de quitter les lieux, les manifestants y mettent le feu. Un véhicule de marque Kango et un autre de marque Chevrolet seront incendiés. La venue des renforts de la police a débouché sur des affrontements qui ont duré plusieurs heures. Toujours à Boudouaou, les manifestants se sont dirigés vers la RN5 reliant Alger à Constantine pour la bloquer à l'aide d'objets divers avant de descendre au centre-ville pour allumer des pneus et bloquer les accès.