M.Noureddine Kahel, directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), dénonce certains transformateurs qui, “tentés par le gain facile”, ont dévié des quantités de blé tendre vers le marché informel en raison de la hausse de la demande des éleveurs d'ovins sur l'orge. Ce qui, par conséquent, a créé une tension sur le marché et risque d'engendrer une pénurie de farine. Il a rappelé qu'en 2009, l'OAIC a mis sur le marché 37 millions de quintaux. En 2010, cette quantité a augmenté de trois millions de quintaux. “En 2009, il n'y a jamais eu de tension en termes de disponibilité du produit. Donc, il y a un point d'interrogation”, a-t-il indiqué. Pour cela, des mesures seront prises, a-t-il souligné, contre ces opérateurs indélicats. À l'avenir, des conventions interprofessionnelles seront ainsi signées avec les transformateurs pour assurer une traçabilité des quotas qui leur sont attribués. Des conventions seront également établies avec les boulangers. “De la sorte, nous connaîtrons les canaux et les types d'emballage utilisés ainsi que les quantités de farine produites et livrées”, a-t-il encore expliqué. “La traçabilité du produit va être régie par des conventions impliquant les services du contrôle du ministère du Commerce”, a signifié M. Kehal. Il a relevé que les transformateurs ou les boulangers qui ne respecteront pas les règles seront exclus de l'approvisionnement en blé. “Il y aura également des mesures juridiques qui relèvent du pénal”, a-t-il menacé. Il est à noter que depuis le 8 janvier, le quota de blé tendre livré aux transformateurs est passé de 50 à 60%. Cette mesure gouvernementale vise à prévenir la pénurie de farine sur le marché. “Aujourd'hui, 100% des transformateurs reçoivent leurs quotas dans le cadre de ces nouvelles dispositions. L'office dispose de suffisamment de stocks pour assurer la disponibilité du produit jusqu'à la fin du 2e trimestre 2011”, a affirmé le DG de l'OAIC, hier, sur les ondes de la Chaîne III. Pour lui, l'Algérie reste dépendante de l'importation du blé tendre dans des proportions importantes. “À très court terme, nous allons faire des appoints d'importation pour assurer le maintien d'un stock minimum de sécurité de cinq à six mois. Ce dont nous disposons actuellement. Il s'agit de renouveler ce qui est consommé chaque mois par des importations en attendant la nouvelle récolte prévue en juin 2011 pour faire la jonction entre deux campagnes agricoles”, a-t-il ajouté. La nouvelle stratégie de l'office mise, de ce fait, sur l'implication des transformateurs dans l'acte de production nationale. Les transformateurs doivent se départir de leur statut de client pour devenir partenaires des producteurs de céréales en s'impliquant davantage. “Il faut sortir de cette histoire de quota. Les transformateurs peuvent avoir des approvisionnements à la hauteur des efforts engagés au niveau de la production nationale”, a-t-il dit.