Au lendemain de la décision prise par le gouvernement d'augmenter de 50 à 60% le quota mensuel de blé tendre livré aux minotiers, l'Officie algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) envisage de lever le système de quota en place aux seuls transformateurs ayant augmenté leur production de farine. C'est ce qu'a annoncé le directeur général de l'OAIC, Nourredine Kehal, hier, sur les ondes de la radio nationale, Chaîne III. Cette option s'inscrit dans la nouvelle stratégie de l'Office qui «mise sur l'implication des transformateurs dans l'acte de production nationale» a-t-il précisé. «L'objectif est de faire en sorte que le transformateur ne soit pas un simple client mais un véritable partenaire des producteurs de céréales à travers des conventions qui vont l'impliquer dans l'acte de production moyennant un accompagnement technique des producteurs […]. En contrepartie de son implication, le transformateur aura une plus-value en termes de production», ajoutera-t-il.Revenant sur la décision d'augmenter le quota de 50 à 60%, M. Kehal fera remarquer que «cette mesure concerne tous les 250 transformateurs puisqu'il n'a pas été pris en considérationl'effort que font les uns et les autres vis-à-vis de la production nationale».Concernant les transformateurs «indélicats» qui détournent le blé subventionné par l'Etat vers le marché informel, M. Kehal dira que l'OAIC prendra des mesures dont «l'exclusion du transformateur du quota mensuel». Il y aurait «certainement» d'autres mesures telles que des «sanctions pénales» qui seront prises à l'encontre de ces meuniers ayant procédé à la «déviation» de leur quota, ajoutera-t-il.Quant aux raisons de ces détournements, M. Kehal dira que «le prix du quintal d'orge s'est envolé suite à la sécheresse ayant touché les zones agropastorales où est concentré l'élevage ovin, ce qui a poussé certains transformateurs tentés par le gain facile à dévier une partie du blé tendre destiné à la consommation vers le marché informel de l'alimentation de bétail». Cela a provoqué des tensions sur l'approvisionnement des boulangers en farine, ce qui a poussé l'OAIC «à mettre en œuvre des conventions interprofessionnelles», a souligné ce dernier. «La première convention, liant la coopérative et le transformateur, précise les modalités et les conditions de mise à la disposition des meuniers des quantités de blé tendre en fonction de leurs capacités de transformation», indiquera M. Kehal. La seconde convention va lier le transformateur au boulanger et ce, pour permettre aux agents de contrôle de suivre l'acheminement du produit fini après sa sortie d'usine. «La traçabilité du produit va être régie par des conventions impliquant les services de contrôle du ministère du Commerce […]. C'est la seule façon de pouvoir assurer le suivi et le contrôle de la bonne utilisation du blé subventionné par l'Etat», précise-t-il. M. Kehal a par ailleurs indiqué que l'OAIC allait accorder 5,3 millions de quintaux (q) d'orge aux éleveurs ovins touché par la sécheresse qui sévit depuis la fin de 2010. Rappelant que l'OAIC a distribué en 2010 près de 7,5 millions de quintaux contre 2,5 millions en 2009, il ajoutera que, pour atténuer la tension qui persiste, malgré le doublement du volume d'orge accordé «l'office a mis en place, fin 2010, au niveau de chaque CCLS une commission composée du directeur de la Chambre d'agriculture, d'un représentant de l'Union des paysans algériens (UNPA), du directeur des services agricoles (DSA) et du directeur de la CCLS, pour arrêter des quotas à attribuer à chaque éleveur». Z. A.